Nevermore (Plus jamais)
#37
Sa plaie s'était remise à saigner... Mais il n'avait pas le choix: s'il voulait qu'elle survive, il devait l'amener à un guérisseur de la capitale.
Mais voulait-il vraiment qu'elle survive au moins ?
Encore une question sans réponse.

Elle griffa son torse mais n'y prêta pas attention.

Il devait se dépêcher.

"Tu m'as cassée..."

C'était vrai.
Il ne pouvait le nier.
Il s'était laissé emporter par sa colère.
Mais il ne le regrettait pas.
C'est pourquoi il répondit:

C'est vrai. mais c'était ça où tu brûlais la forêt. Et ça, il en était hors de question.


Puis il ajouta, avec un mince sourire:

De toute façon, tu étais déjà bien fêlée avant.

"Tu es parrrticulièrrement nul comme esclave… Et comme maîtrrre…
Tu n'es ni l'un, ni l'autrre… Tu es un peu perrdu, pas vrrai ? "


Il réfléchit quelques minutes, puis lâcha:
Pour être honnête, si du moins je suis capable d'une telle chose, je n'ai jamais souhaité être ni l'un ni l'autre.

Alors oui, je suis un mauvais esclave. Je suis un mauvais maître également.
Mais ça m'importe peu, du moment que tu survives.


Survivre pour quoi faire ?

Tu vois bien qu'elle souffre, et ce n'est pas seulement à cause de sa blessure. C'est parce qu'elle est vivante qu'elle souffre.
Pose-la par terre et laisse-la obtenir ce qu'elle souhaite, et continue de vivre ta vie sans te soucier d'elle. Depuis que tu l'as rencontré, tu n'as fait que souffrir. Débarrasse-toi d'elle. Maintenant.

C'est vrai. Depuis qu'ils s'étaient rencontrés, ils n'avaient su que de se faire du mal l'un à l'autre.

Pourquoi ?
Pourquoi tant de paradoxe ?
Pourquoi, alors que tous les rejettent et que eux, sont les seuls à se ressembler et à pouvoir se comprendre, alors pourquoi tentent-ils de se détruire l'un et l'autre ?
Par jalousie ?
Par vengeance ?
Parce que leur ressemblance est-elle que l'autre constitue un véritable miroir, dans lequel ils peuvent voir les monstres qu'ils sont devenus.

Il secoua la tête pour chasser ces sombres pensées.

Non.
Les monstres étaient ceux qui les avaient rendus comme ça, pas eux.
C'étaient eux, les véritables coupables, qui devraient mourir par leurs mains. Pas eux.

Donc non.
Il n'était pas question de l'abandonner.
Pas maintenant.

Voyant que le sang coulait toujours plus abondamment, il accéléra le rythme.
Ils étaient bientôt arrivés.

Il le savait.
Il le sentait.

Elle devait tenir, encore un peu. Juste un tout petit peu.
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