Nevermore (Plus jamais)
#23
Il se tut durant quelques instants, observant la jeune femme sans ciller.

Puis il se mit à éclater de rire.

Longtemps.
Très longtemps.

Etait-ce un rire sincère ? Un rire moqueur ? Ou un rire nerveux ?
Aucune idée.

Toujours est-il que la situation le faisait rire à lui en faire mal, rire à l'en faire pleurer.

Riait-il de Quoth ? Ou de lui-même ?

Non.
C'est d'eux deux dont il se moquait.

Ils étaient si pitoyables, si misérables...

Ce n'était pas si étonnant que la société les rejette. Quelle utilité avait-elle de pareils rebus ?
Aucune.
Même pas pour la servir, ou pour la distraire.

Ce n'était que des détritus. Oui, des déchets qui n'ont jamais eu d'utilité et qui n'en auront jamais.


Ils étaient si proches, et à la fois si distants.
Si semblables, et si différents.

Il voyait bien que tout ceci n'était que le début d'un jeu, un jeu mortel, dont tout était incertain.

Elle attendait qu'il rentre dans son jeu.

Il ne connaissait pas précisément ses raisons, mais les discernait vaguement.

Par contre il y avait une chose qui le dérangeait. Une seule.

L'impression que la corbeau n'avait aucune idée de ce que où tout cela allait les mener, ni même si elle faisait ça consciemment ou non.

Voyait-elle qu'en faisant de lui son esclave, elle se condamnait en retour et définitivement à être son esclave à lui ?

Se rendait compte des risques et de l'absurdité de la chose ? Etait-elle aveugle ? Stupide ?

Avait-elle une sorte de plan et le dissimulait en jouant aussi bien la comédie ?

Ou se risquait-elle vraiment à vouloir jouer à un jeu dont elle ne maîtrisait pas les règles ?


Elle était folle.

Presque aussi folle que lui.

Tout ceci n'allait rien apporter de bon.

Et pourtant et pour la première fois depuis longtemps, Eäril se sentait presque heureux.

Il allait rentrer dans le jeu de la Corbac, qu'importe les conséquences et l'issue.

Cela redonnait un sens à sa vie, du moins pour un temps.

Et surtout, il était intrigué, intrigué et fasciné par quelque chose chez Quoth qu'il ne comprenait pas, mais dont il avait néanmoins la certitude que s'il arrivait à en déjouer les fils retords du mystère et à en dévoiler la vérité, il découvrirait également une partie de la vérité sur lui-même.

Il accepta donc. Accepta de signer ce pacte vicieux et sans fin qui à présent les liait.

Pour le meilleur... Et surtout pour le pire.



Il ria encore pendant de longues minutes encore, puis dû s'arrêter, tant sa poitrine lui faisait mal.

Des larmes coulaient de ses yeux sous l'effort et la douleur.

Il se calma peu à peu, mais gardait un immense sourire, et une étrange lueur dans les yeux.

Une fois qu'il eut repris sa respiration, il dit avec raillerie:

Bien… je suis ton esclave !

Alors que faisons-nous à présent, maaaaaaaître ?
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