04-12-2013, 23:50:02
Elle s'avançait vers lui.
Son cauchemar se défila alors à nouveau devant ses yeux l'espace d'une fraction de seconde.
Les barreaux.
Les grincements.
Les corbeaux.
Le sang.
Et elle.
La peur lui déchirait les entrailles, et le tenait clouer sur place.
Il n'arrivait plus à respirer. Il suffoquait.
La panique commençait à l'envahir.
Il devait faire quelque chose. Vite.
Il ne voulait pas se faire dévorer par les corbeaux. Pas encore une fois.
Il devait fuir. Courir. Disparaître.
Il n'en eût pas le temps…
L'eau, même si elle n'était pas glacée, termina de le ramener à la réalité.
Ce fut un choc brutal.
Respirer à nouveau, sentir l'écorce rugueuse de l'arbre contre son dos et le contact de l'humus frais sous ses mains...
Un choc brutal mais nécessaire.
Reprenant peu à peu son souffle, il tenta de s'apaiser, aussi difficile que cela était.
Il devait réfléchir.
Se poser.
Ne pas se précipiter.
Malgré le stress et l'épuisement, il tenta d'adopter cette attitude neutre et détachée qu'il avait appris à façonner et à porter.
Il devait clarifier les choses.
Analyser la situation actuelle.
L'eau dégoulina sur son visage, lui rappelant que sa gorge était sèche. Terriblement sèche.
Il voulut récupérer quelques gouttes du précieux liquide avec sa langue, mais alors elle approcha sa main de son visage.
Même si le cauchemar était définitivement fini, le traumatisme qui en résultait durera encore de nombreuses heures, voire de nombreux jours.
Ainsi se voyait-il toujours arraché la langue par les corbeaux... mais il savait à présent que cela n'était pas réel.
Cependant, il préférait garder ses précautions et ne pas prendre de risque.
Malgré l'immense volonté qu'il mobilisa pour ne pas esquisser un geste lorsque qu'elle approcha sa main de son visage, il ne put s'empêcher de serrer violemment la mâchoire... Ce qui eut pour conséquence de lui provoquer une immense douleur.
Le lavage de la jeune corbeau n'arrangea rien, d'autant qu'elle n'y allait pas de main morte... Mais au moins avait-elle pour mérite d'enlever le sang qui avait coagulé sur son visage et qui le démangeait atrocement depuis son réveil, lui permettant enfin d'ouvrir son second œil.
Pourquoi elle faisait ça d'abord ?
Il se refusa d'y penser. Ce n'était pas la priorité, et il devait à tout prix lutter contre ces questions incessantes qui le torturaient.
Plus tard.
Mais pas maintenant.
Alors qu'elle passa sa main sur sa mâchoire, il ressentit une étrange sensation.
De plus, la vision de la bouche ensanglantée de la femme le troublait, non à cause de sa proximité avec sa propre bouche, mais plutôt car il n'avait dans sa mémoire avant qu'il ne sombre dans l'inconscience un quelconque souvenirs pouvant expliquer cette tâche de sang, contrastant d'ailleurs avec la pâleur de son visage.
Quand s'était-elle ainsi blessée ? Et comment ? Il ne discernait aucune blessure.
Avait-elle vomi son sang ?
Etait-ce au moins son propre sang ?
Une terrible intuition l'envahi, mais il se contrôla, restant stoïque… Ou du moins essaya-t-il.
Il ne devait rien laisser paraître.
Quand elle eut fini, elle le regarda.
Elle lui dit son nom.
Puis entreprit de laver ses propres mains, comme si son sang était un poison.
Il mit de côté ces derniers détails pour porter une main courbaturée sur sa mâchoire, et sentit plusieurs entailles profondes, comme... Des empreintes de dents.
Il porta de nouveau son regard sur ses lèvres teintées.
Il comprit.
Enfin, elle s'éloigna.
De nombreux sentiments se mélangeaient dans son esprit, ses pensées s'entremêlaient.
C'est pourquoi il se mit à les ignorer.
Son éternel sourire réapparut de nouveau sur ses lèvres.
Il ne contrôlait pas la situation. Il était le dominé.
Mais d'un certain côté, il s'en fichait.
Plus de questionnement, plus de doutes, plus de pensées parasites.
Il ré adopta cette attitude insolente, sa carapace qu'il n'aurait jamais dû quitter, sa protection contre lui-même et les autres.
Ainsi, malgré la souffrance, la honte, la colère, les nombreuses interrogations et surtout, la peur qui bataillaient au fond de lui, il dit, simplement:
Enchanté, je me nomme Eäril.
Puis, continuant de caresser la morsure qu'elle lui avait faite à sa mâchoire, ajouta, avec une grimace à peine simulée:
Dis, tu as de sacrés vices toi, hein ?
Son cauchemar se défila alors à nouveau devant ses yeux l'espace d'une fraction de seconde.
Les barreaux.
Les grincements.
Les corbeaux.
Le sang.
Et elle.
La peur lui déchirait les entrailles, et le tenait clouer sur place.
Il n'arrivait plus à respirer. Il suffoquait.
La panique commençait à l'envahir.
Il devait faire quelque chose. Vite.
Il ne voulait pas se faire dévorer par les corbeaux. Pas encore une fois.
Il devait fuir. Courir. Disparaître.
Il n'en eût pas le temps…
L'eau, même si elle n'était pas glacée, termina de le ramener à la réalité.
Ce fut un choc brutal.
Respirer à nouveau, sentir l'écorce rugueuse de l'arbre contre son dos et le contact de l'humus frais sous ses mains...
Un choc brutal mais nécessaire.
Reprenant peu à peu son souffle, il tenta de s'apaiser, aussi difficile que cela était.
Il devait réfléchir.
Se poser.
Ne pas se précipiter.
Malgré le stress et l'épuisement, il tenta d'adopter cette attitude neutre et détachée qu'il avait appris à façonner et à porter.
Il devait clarifier les choses.
Analyser la situation actuelle.
L'eau dégoulina sur son visage, lui rappelant que sa gorge était sèche. Terriblement sèche.
Il voulut récupérer quelques gouttes du précieux liquide avec sa langue, mais alors elle approcha sa main de son visage.
Même si le cauchemar était définitivement fini, le traumatisme qui en résultait durera encore de nombreuses heures, voire de nombreux jours.
Ainsi se voyait-il toujours arraché la langue par les corbeaux... mais il savait à présent que cela n'était pas réel.
Cependant, il préférait garder ses précautions et ne pas prendre de risque.
Malgré l'immense volonté qu'il mobilisa pour ne pas esquisser un geste lorsque qu'elle approcha sa main de son visage, il ne put s'empêcher de serrer violemment la mâchoire... Ce qui eut pour conséquence de lui provoquer une immense douleur.
Le lavage de la jeune corbeau n'arrangea rien, d'autant qu'elle n'y allait pas de main morte... Mais au moins avait-elle pour mérite d'enlever le sang qui avait coagulé sur son visage et qui le démangeait atrocement depuis son réveil, lui permettant enfin d'ouvrir son second œil.
Pourquoi elle faisait ça d'abord ?
Il se refusa d'y penser. Ce n'était pas la priorité, et il devait à tout prix lutter contre ces questions incessantes qui le torturaient.
Plus tard.
Mais pas maintenant.
Alors qu'elle passa sa main sur sa mâchoire, il ressentit une étrange sensation.
De plus, la vision de la bouche ensanglantée de la femme le troublait, non à cause de sa proximité avec sa propre bouche, mais plutôt car il n'avait dans sa mémoire avant qu'il ne sombre dans l'inconscience un quelconque souvenirs pouvant expliquer cette tâche de sang, contrastant d'ailleurs avec la pâleur de son visage.
Quand s'était-elle ainsi blessée ? Et comment ? Il ne discernait aucune blessure.
Avait-elle vomi son sang ?
Etait-ce au moins son propre sang ?
Une terrible intuition l'envahi, mais il se contrôla, restant stoïque… Ou du moins essaya-t-il.
Il ne devait rien laisser paraître.
Quand elle eut fini, elle le regarda.
Elle lui dit son nom.
Puis entreprit de laver ses propres mains, comme si son sang était un poison.
Il mit de côté ces derniers détails pour porter une main courbaturée sur sa mâchoire, et sentit plusieurs entailles profondes, comme... Des empreintes de dents.
Il porta de nouveau son regard sur ses lèvres teintées.
Il comprit.
Enfin, elle s'éloigna.
De nombreux sentiments se mélangeaient dans son esprit, ses pensées s'entremêlaient.
C'est pourquoi il se mit à les ignorer.
Son éternel sourire réapparut de nouveau sur ses lèvres.
Il ne contrôlait pas la situation. Il était le dominé.
Mais d'un certain côté, il s'en fichait.
Plus de questionnement, plus de doutes, plus de pensées parasites.
Il ré adopta cette attitude insolente, sa carapace qu'il n'aurait jamais dû quitter, sa protection contre lui-même et les autres.
Ainsi, malgré la souffrance, la honte, la colère, les nombreuses interrogations et surtout, la peur qui bataillaient au fond de lui, il dit, simplement:
Enchanté, je me nomme Eäril.
Puis, continuant de caresser la morsure qu'elle lui avait faite à sa mâchoire, ajouta, avec une grimace à peine simulée:
Dis, tu as de sacrés vices toi, hein ?