01-12-2013, 18:03:27
L'Oncle était mort. On le leur avait renvoyé enroulé dans un linge noir, à moitié pourri, porté par deux domestiques peu débrouillards. Arrivé chez les Corbic, le pauvre Orru était déjà purulent et le bide rempli de vers. Il avait fallu aussitôt ériger un bûcher et l'allumer pour qu'une épidémie ne démarre pas dans la forêt.
La petite famille Corbic s'était alors rapproché, curieuse de ce que cette fois-ci les Goupil oseraient leur demander en échange de leur tranquillité, puisqu'Orru était mort et que sa disparition allait demander réparation. Le Conseil des Corbics était nombreux. Les deux plus anciens Corbic étaient Munin et Hugin. Ils étaient les plus grands et les plus fiers, pourtant comme les autres ils avaient payé le prix des Goupil et leur avait offert leur frère aîné comme esclave d'une vie, Reafan, qui s'était très vite donné la mort.
Ils avaient alors donné le pauvre Orru, à peine âgé de six ans, pour satisfaire aux besoins de la maison – c'était le fils aîné de Munin – et toute sa vie durant, il s'était plié en quatre pour assouvir tous les penchants de la maison dans laquelle on l'avait envoyé. Maintenant qu'il était mort, c'était à la nouvelle génération de payer le prix. Mais qui allait-on envoyé puisqu'une seule petite chose était née et se trouvait encore toute fragile ?
« Nous n'allons quand même pas leurrr envoyer ça… »
« Ils le mangeront aussi sec et nous accuseront de leurrr avoir envoyé un mauvais lot. »
Les Corbics se regardaient en silence, perplexe. Fallait-il ou non ? Ils l'ignoraient. Les deux anciennes Corbic, Morrigan et Mellori, n'avaient que peu de sentiments. Elles avaient envoyé leur enfant, elles n'hésiteraient pas à envoyer leur petits-enfants dans les bras de ces chacals. Cependant, la mère de l'enfant, elle, ne semblait pas du même avis. Le père de l'enfant se donnait volontiers, mais les Anciens semblaient d'un autre avis.
« Les Goupils apprrendrrront son existence, et ils viendront cherrrcher l'enfant de force. »
« Qui plus est, ils ont un garrrçon, un hérritier, de cinq ans, alors… »
« C'est horrrs de question ! » persifla Lenore, la mère, la mine furieuse.
« Mais enfin, réfléchissez donc petite sotte : votre marrri, vous en avez un, mais votre enfant, vous en aurrrez d'autres ! »
Albus ne répondit pas. Il savait que les choses se passaient comme ça depuis le jour maudit où le premier des Corbic était tombé aux mains d'un Goupil et qu'il lui avait juré on-ne-sait-quoi sur on-ne-sait-quelle-raison, et voilà où ils en étaient aujourd'hui, à se comporter comme de véritables charognards.
« Donnez-leurrr Grrrip ! » hurla Lenore « c'est un garrçon qui plus est, il serrra forrt à la tâche ! »
« Mais il n'a que deux ans, que ferrrez un garrrçon de deux ans dans ce manoârr de malheurr ? » rétorqua Haïda.
Les deux jeunes mères se fusillèrent du regard, aucune ne voulant laisser son bambin partir.
D'un côté, les quatre anciens – Hugin et Morrigan, Munin et Mellori – semblaient d'avis d'y envoyer le rejeton aîné. De l'autre côté, le fils cadet de Hugin semblait lui d'avis d'y aller à la place de son enfant ; sa femme d'y envoyer le rejeton de sa sœur mais également la cousine de son mari, et à l'inverse, la cousine d'y envoyer le rejeton de sa sœur et donc … c'était un beau gros bordel.
« Il va falloârr se décider. L'invitation est pourrr dans deux jourrrs. »
Il y eut un long silence. Tout le monde attendait que l'une des deux se décident, mais à la vérité, plus le temps passait, plus le pauvre petit cœur de Lenore battait vite et furieusement.
« Donnons-leurr Quoth. » prononça lentement le mari de Lenore, Rowley, unique héritier de Hugin puisqu'Orru était mort « donnons-leurr ma fille, notrre… notrre trribut. »
C'était une chose douloureuse. Lenore le fixa, et derrière les plumes noires qui parsemaient ses cheveux, ses grands yeux violets semblaient rugir mille insultes. Elle tourna les talons en hurlant et partit rejoindre sa fille pour la chérir. Rowley, lui, ne cilla pas. Il était grand, plus grand que les Corbics, et ses cheveux noirs lui donnaient l'air déjà mort. Une peau pâle, ses grands yeux rouges brillaient d'une sombre lueur.
« Tu fais le bon choix Rrrowley » félicita Munin, mais l'air réprobateur du père coupa aussitôt le vieux corbic dans son élan.
« C'est un trrès mauvais choix, mais c'est encorrre le moins pirre. »
Les yeux rouge sang de Rowley balayèrent la petite assemblée de Corbic et finalement tourna le dos. Il rejoignit lentement Lenore qui caressait les joues de la petite Quoth en pleurant des larmes lourdes et rondes, inconsolable. Quand elle remarqua son mari, elle se crispa et serra contre elle, aussitôt, l'enfante, pour qu'il ne la lui arrache pas. L'homme ne bougea pas davantage, regardant, le cœur brisé, la scène.
« Ne me l'enlève pas, pitié, Rrrowley… mon amourrr… »
« Tu sais trrès bien que l'on a pas le choix. »
« Nous avons toujourrrs le choix ! »
Elle le fixa, puis baissa les yeux. Jamais elle n'avait levé la voix sur lui, et pourtant elle perdait son sang-froid, et à juste titre. Quoth regardait sa mère, puis son père, encore endormie comme il était tard, et elle ne comprenait pas vraiment pourquoi tout s'agitait comme ça, au beau milieu de la nuit. Etait-il l'heure d'aller s'habiller ? Rowley approcha du lit de branchage, rudimentaire, qu'ils avaient installé en haut d'un arbre, très haut dans le ciel. Plus bas était un charnier – c'était la meilleure place qu'ils auraient pu avoir dans la forêt.
« Pourquoi ne pas envoyer Grrip… c'est… » Lenore reniflait « …c'est un garrçon… c'est un garrrçon… »
« Un enfant de deux ans, Lenorrre. » Rowley se posa doucement au bord du lit et attira contre lui le petit oiseau dans une robe couleur nuit qui lui servait de fille, la sentant frissonner à cause du froid. « J'aime Quoth, je l'aime vraiment Lenorre, car il s'agit de ma fille, mais rregarrrdons les choses en face : nous n'avons pas le choix. Nous avons toujourrs marrrché ainsi, ce doit être l'aîné de la générration qui doit s'offrrir aux Goupils. C'est de la folie de vouloirr fairrre autrrement. »
« C'est de l'amourrr… »
« Non, de la folie. »
Rowley la fixa et ses yeux rouges étaient peinés qu'elle ne puisse comprendre qu'il avait beau aimé son enfant, il savait qu'elle en sauverait d'autres comme eux. Il serra contre elle la Corbic et embrassa son front.
« Quoth perrmettrra à Grrip et à d'autres enfants Corrrbic de vivre sereinement, dans la paix et l'ignorance. » Les yeux rouges du corbeau se fixèrent dans ceux violets de sa femme. « Ne crrôa-tu pas que ce soit pour le meilleurr que nous faisons cela ? »
Lenore se tu. Elle savait qu'il avait raison.
Deux jours plus tard, c'est Rowley seul qui apporte l'enfant. Bien sûr que partout ils se sont proposés, traditionnellement, pour apporter l'enfant, mais il ne supporte pas de voir leur sourire satisfait de voir Quoth dégager. Lui a la mort dans l'âme, alors c'est seul qu'il amène l'enfante au pilori.
« Je vais y rrester trrès longtemps alors ? »
« Trrès longtemps oui… »
« Il y a un petit garrrçon comme moi ? »
« Oui c'est ça Quoth. Un petit garrçon, un rrenard. »
« Moâ j'aime pas les rrrenards. »
Il a un petit rire quand il voit la moue qu'elle esquisse, mignonne et adorable comme une enfant de son âge. Quoth ne se rend sans doute pas compte qu'elle va y passer toute sa vie, mais il a confiance en elle, il sait qu'au plus profond de ses entrailles, elle a la force qu'il n'a jamais eu, le courage et la ténacité, qu'elle résistera.
Que Quoth est peut-être leur solution.
« C'est… quoââ ? »
« Un manoârr. »
La petite Corbic repousse d'une main rapide les plumes qui lui tombent devant les yeux pour scruter de ses deux billes rouges les pierres de la bâtisse. Elle n'a jamais rien vu de telle, car dans la forêt, on ne vit pas ainsi. Elle penche la tête, curieuse un instant, puis frissonne quand ils approchent doucement. Elle tire sur la manche de son père qui soupire mais se penche et vient attraper le petit oiseau maigrelet contre son torse, la portant.
L'atmosphère est malsaine, et il ne l'aime que trop peu pour comprendre ce que la petite doit ressentir.
L'air de Rowley est noble, droit, assuré. Il a le visage fermé, mais ses yeux rouge et ses mèches noires ne rendent que plus impressionnant son corps longiligne et haut. Habillé de cuir des chasses, son pantalon comme son haut est recouvert d'un plumage noir, inquiétant. La petite, elle, arbore une robe de lin à la fourrure de loup noir pour la protéger du froid. Les rares plumes qu'elle orne dans ses cheveux, et ses plumes à elle brillent de jolis coloris bleus et violets. Le nez caché dans le cou de son géniteur, elle ne bouge pas et ne veut pas voir. Elle a peur, elle tremblote comme une enfant qui sait que ça va se finir là.
Il approche, à peine. Le feu fait briller davantage ses yeux rouge et ses plumes de corbeau. Son ombre s'étend, et le grandit. Il tient l'enfante contre lui, mais finalement plis le genou et c'est ainsi qu'il fait la révérence, silencieux tout d'abord, avant que sa voix ne croasse dans l'antre du renard :
« Bonsoârr Madame… »
La petite famille Corbic s'était alors rapproché, curieuse de ce que cette fois-ci les Goupil oseraient leur demander en échange de leur tranquillité, puisqu'Orru était mort et que sa disparition allait demander réparation. Le Conseil des Corbics était nombreux. Les deux plus anciens Corbic étaient Munin et Hugin. Ils étaient les plus grands et les plus fiers, pourtant comme les autres ils avaient payé le prix des Goupil et leur avait offert leur frère aîné comme esclave d'une vie, Reafan, qui s'était très vite donné la mort.
Ils avaient alors donné le pauvre Orru, à peine âgé de six ans, pour satisfaire aux besoins de la maison – c'était le fils aîné de Munin – et toute sa vie durant, il s'était plié en quatre pour assouvir tous les penchants de la maison dans laquelle on l'avait envoyé. Maintenant qu'il était mort, c'était à la nouvelle génération de payer le prix. Mais qui allait-on envoyé puisqu'une seule petite chose était née et se trouvait encore toute fragile ?
« Nous n'allons quand même pas leurrr envoyer ça… »
« Ils le mangeront aussi sec et nous accuseront de leurrr avoir envoyé un mauvais lot. »
Les Corbics se regardaient en silence, perplexe. Fallait-il ou non ? Ils l'ignoraient. Les deux anciennes Corbic, Morrigan et Mellori, n'avaient que peu de sentiments. Elles avaient envoyé leur enfant, elles n'hésiteraient pas à envoyer leur petits-enfants dans les bras de ces chacals. Cependant, la mère de l'enfant, elle, ne semblait pas du même avis. Le père de l'enfant se donnait volontiers, mais les Anciens semblaient d'un autre avis.
« Les Goupils apprrendrrront son existence, et ils viendront cherrrcher l'enfant de force. »
« Qui plus est, ils ont un garrrçon, un hérritier, de cinq ans, alors… »
« C'est horrrs de question ! » persifla Lenore, la mère, la mine furieuse.
« Mais enfin, réfléchissez donc petite sotte : votre marrri, vous en avez un, mais votre enfant, vous en aurrrez d'autres ! »
Albus ne répondit pas. Il savait que les choses se passaient comme ça depuis le jour maudit où le premier des Corbic était tombé aux mains d'un Goupil et qu'il lui avait juré on-ne-sait-quoi sur on-ne-sait-quelle-raison, et voilà où ils en étaient aujourd'hui, à se comporter comme de véritables charognards.
« Donnez-leurrr Grrrip ! » hurla Lenore « c'est un garrçon qui plus est, il serrra forrt à la tâche ! »
« Mais il n'a que deux ans, que ferrrez un garrrçon de deux ans dans ce manoârr de malheurr ? » rétorqua Haïda.
Les deux jeunes mères se fusillèrent du regard, aucune ne voulant laisser son bambin partir.
D'un côté, les quatre anciens – Hugin et Morrigan, Munin et Mellori – semblaient d'avis d'y envoyer le rejeton aîné. De l'autre côté, le fils cadet de Hugin semblait lui d'avis d'y aller à la place de son enfant ; sa femme d'y envoyer le rejeton de sa sœur mais également la cousine de son mari, et à l'inverse, la cousine d'y envoyer le rejeton de sa sœur et donc … c'était un beau gros bordel.
« Il va falloârr se décider. L'invitation est pourrr dans deux jourrrs. »
Il y eut un long silence. Tout le monde attendait que l'une des deux se décident, mais à la vérité, plus le temps passait, plus le pauvre petit cœur de Lenore battait vite et furieusement.
« Donnons-leurr Quoth. » prononça lentement le mari de Lenore, Rowley, unique héritier de Hugin puisqu'Orru était mort « donnons-leurr ma fille, notrre… notrre trribut. »
C'était une chose douloureuse. Lenore le fixa, et derrière les plumes noires qui parsemaient ses cheveux, ses grands yeux violets semblaient rugir mille insultes. Elle tourna les talons en hurlant et partit rejoindre sa fille pour la chérir. Rowley, lui, ne cilla pas. Il était grand, plus grand que les Corbics, et ses cheveux noirs lui donnaient l'air déjà mort. Une peau pâle, ses grands yeux rouges brillaient d'une sombre lueur.
« Tu fais le bon choix Rrrowley » félicita Munin, mais l'air réprobateur du père coupa aussitôt le vieux corbic dans son élan.
« C'est un trrès mauvais choix, mais c'est encorrre le moins pirre. »
Les yeux rouge sang de Rowley balayèrent la petite assemblée de Corbic et finalement tourna le dos. Il rejoignit lentement Lenore qui caressait les joues de la petite Quoth en pleurant des larmes lourdes et rondes, inconsolable. Quand elle remarqua son mari, elle se crispa et serra contre elle, aussitôt, l'enfante, pour qu'il ne la lui arrache pas. L'homme ne bougea pas davantage, regardant, le cœur brisé, la scène.
« Ne me l'enlève pas, pitié, Rrrowley… mon amourrr… »
« Tu sais trrès bien que l'on a pas le choix. »
« Nous avons toujourrrs le choix ! »
Elle le fixa, puis baissa les yeux. Jamais elle n'avait levé la voix sur lui, et pourtant elle perdait son sang-froid, et à juste titre. Quoth regardait sa mère, puis son père, encore endormie comme il était tard, et elle ne comprenait pas vraiment pourquoi tout s'agitait comme ça, au beau milieu de la nuit. Etait-il l'heure d'aller s'habiller ? Rowley approcha du lit de branchage, rudimentaire, qu'ils avaient installé en haut d'un arbre, très haut dans le ciel. Plus bas était un charnier – c'était la meilleure place qu'ils auraient pu avoir dans la forêt.
« Pourquoi ne pas envoyer Grrip… c'est… » Lenore reniflait « …c'est un garrçon… c'est un garrrçon… »
« Un enfant de deux ans, Lenorrre. » Rowley se posa doucement au bord du lit et attira contre lui le petit oiseau dans une robe couleur nuit qui lui servait de fille, la sentant frissonner à cause du froid. « J'aime Quoth, je l'aime vraiment Lenorre, car il s'agit de ma fille, mais rregarrrdons les choses en face : nous n'avons pas le choix. Nous avons toujourrs marrrché ainsi, ce doit être l'aîné de la générration qui doit s'offrrir aux Goupils. C'est de la folie de vouloirr fairrre autrrement. »
« C'est de l'amourrr… »
« Non, de la folie. »
Rowley la fixa et ses yeux rouges étaient peinés qu'elle ne puisse comprendre qu'il avait beau aimé son enfant, il savait qu'elle en sauverait d'autres comme eux. Il serra contre elle la Corbic et embrassa son front.
« Quoth perrmettrra à Grrip et à d'autres enfants Corrrbic de vivre sereinement, dans la paix et l'ignorance. » Les yeux rouges du corbeau se fixèrent dans ceux violets de sa femme. « Ne crrôa-tu pas que ce soit pour le meilleurr que nous faisons cela ? »
Lenore se tu. Elle savait qu'il avait raison.
Deux jours plus tard, c'est Rowley seul qui apporte l'enfant. Bien sûr que partout ils se sont proposés, traditionnellement, pour apporter l'enfant, mais il ne supporte pas de voir leur sourire satisfait de voir Quoth dégager. Lui a la mort dans l'âme, alors c'est seul qu'il amène l'enfante au pilori.
« Je vais y rrester trrès longtemps alors ? »
« Trrès longtemps oui… »
« Il y a un petit garrrçon comme moi ? »
« Oui c'est ça Quoth. Un petit garrçon, un rrenard. »
« Moâ j'aime pas les rrrenards. »
Il a un petit rire quand il voit la moue qu'elle esquisse, mignonne et adorable comme une enfant de son âge. Quoth ne se rend sans doute pas compte qu'elle va y passer toute sa vie, mais il a confiance en elle, il sait qu'au plus profond de ses entrailles, elle a la force qu'il n'a jamais eu, le courage et la ténacité, qu'elle résistera.
Que Quoth est peut-être leur solution.
« C'est… quoââ ? »
« Un manoârr. »
La petite Corbic repousse d'une main rapide les plumes qui lui tombent devant les yeux pour scruter de ses deux billes rouges les pierres de la bâtisse. Elle n'a jamais rien vu de telle, car dans la forêt, on ne vit pas ainsi. Elle penche la tête, curieuse un instant, puis frissonne quand ils approchent doucement. Elle tire sur la manche de son père qui soupire mais se penche et vient attraper le petit oiseau maigrelet contre son torse, la portant.
L'atmosphère est malsaine, et il ne l'aime que trop peu pour comprendre ce que la petite doit ressentir.
L'air de Rowley est noble, droit, assuré. Il a le visage fermé, mais ses yeux rouge et ses mèches noires ne rendent que plus impressionnant son corps longiligne et haut. Habillé de cuir des chasses, son pantalon comme son haut est recouvert d'un plumage noir, inquiétant. La petite, elle, arbore une robe de lin à la fourrure de loup noir pour la protéger du froid. Les rares plumes qu'elle orne dans ses cheveux, et ses plumes à elle brillent de jolis coloris bleus et violets. Le nez caché dans le cou de son géniteur, elle ne bouge pas et ne veut pas voir. Elle a peur, elle tremblote comme une enfant qui sait que ça va se finir là.
Il approche, à peine. Le feu fait briller davantage ses yeux rouge et ses plumes de corbeau. Son ombre s'étend, et le grandit. Il tient l'enfante contre lui, mais finalement plis le genou et c'est ainsi qu'il fait la révérence, silencieux tout d'abord, avant que sa voix ne croasse dans l'antre du renard :
« Bonsoârr Madame… »
![[Image: after_the_day_by_prema_ja-d64hbav.png]](http://fc07.deviantart.net/fs71/f/2013/127/3/1/after_the_day_by_prema_ja-d64hbav.png)