26-10-2013, 00:59:57
4 - L'aveugle et la voyante
Celle-la, elle va être longue, triste; y aura même pas de sang,
Ça va te faire tout drôle, pas vrai ? venant du maudis corbeau,
Que rien ne chagrine, qui tait les vérités, s'amuse et ment,
Fallait bien se dire que derrière son sourire y avait des maux.
Tu ne vois pas ma peine, terrée derrière ma haine,
Tu ne vois rien, car je suis un miroir sans fissure,
Mais toi, façon, tu vois rien, t'es toujours à la traîne,
Je disparaîtrais, le verrais tu ? Je n'en suis pas sûre.
Tu me vendrais à coup sûr, au premier passant, au premier riche,
L'argent c'est beau, l'argent t'aimes ça, t'as toujours adoré,
Ta vie n'est que menterie; pour quelques pièces tu triches,
Et quand ça va mal, tu te ramènes, passant pour la victime,
Mais t'as jamais pensé à laisser un peu ton égo en friche,
Et faire autres choses de ta peau, comme moi, des rimes ?
Tu ramènes un matin une fille, le lendemain une biche,
Constant ? non, t'es du genre dissolu, ton âme entière est dissipée,
Et puis m'écouter, pourquoi faire ? Je sais, je suis la boniche.
Parfois, à bien y réfléchir, je me demande pourquoi je reste,
Bien sûr y a l'honneur, la fidélité, mais ce n'est pas moi,
Je suis un corbeau, preste, leste, qui souvent retourne sa veste,
Alors pourquoi je continues ? Parfois, je ne me comprends pas.
J'ai beau te regarder, et trouver tous les défauts du monde,
C'est vrai que les autres t'aiment bien, ignorant ta gueule,
Tu sais, la vraie, celle que tu me montres, celle qui est immonde,
Celle que t'as du hérité de ta soeur, ta mère ou ton aïeule.
En fait, je n'ai pas envie de finir cette chanson, elle est sale,
Parce qu'elle est faible; je ne le suis pas, ne veux pas l'être,
Rien à voir avec les douleurs exagérées, parfois théâtrales,
C'est mon mal de vivre, enfoui dans mon bide, infecte,
Pas envie qu'il ressorte, pas envie de montrer l'animal,
C'est ma douleur, mon mal, mon sang, et surtout mes larmes,
Rien à exhiber, rien à montrer, ça n'a pas du tout les charmes,
De ces filles que tu vas voir, de ces filles qui au petit matin,
Me souris, laissant derrière elles les effluves des jeunes catins,
Ça sait pas se tenir, ça sait pas se voiler, ça sait à peine parler,
Ça fait les belles, les tendres, les nouvelles, mais rien d'ingénue,
Pas même le vocabulaire - ces bêtes sont pleines de mots crus,
Ça veut parler d'amour et de vie commune, mais pas finir cornue,
C'est bête parce que ça ouvre les yeux mais ne veut pas voir,
Alors que moi, tu vois, je vois les yeux fermés les chemins iridescents,
Les anciens sont là, leurs regards sont partout, omniprésents,
Regardez-moi, je leur dis, regardez-moi, je fais mon devoir,
On me l'a assigné y a de cela une bonne dizaine d'année,
J'étais qu'une gosse, pleine d'espoir et de sourire d'enfants,
Maintenant j'suis bonne qu'à baisser les yeux, le regard fuyant,
Parce que Goupil est Goupil, et dans le fond, c'est mon négrier.
Celle-la, elle va être longue, triste; y aura même pas de sang,
Ça va te faire tout drôle, pas vrai ? venant du maudis corbeau,
Que rien ne chagrine, qui tait les vérités, s'amuse et ment,
Fallait bien se dire que derrière son sourire y avait des maux.
Tu ne vois pas ma peine, terrée derrière ma haine,
Tu ne vois rien, car je suis un miroir sans fissure,
Mais toi, façon, tu vois rien, t'es toujours à la traîne,
Je disparaîtrais, le verrais tu ? Je n'en suis pas sûre.
Tu me vendrais à coup sûr, au premier passant, au premier riche,
L'argent c'est beau, l'argent t'aimes ça, t'as toujours adoré,
Ta vie n'est que menterie; pour quelques pièces tu triches,
Et quand ça va mal, tu te ramènes, passant pour la victime,
Mais t'as jamais pensé à laisser un peu ton égo en friche,
Et faire autres choses de ta peau, comme moi, des rimes ?
Tu ramènes un matin une fille, le lendemain une biche,
Constant ? non, t'es du genre dissolu, ton âme entière est dissipée,
Et puis m'écouter, pourquoi faire ? Je sais, je suis la boniche.
Parfois, à bien y réfléchir, je me demande pourquoi je reste,
Bien sûr y a l'honneur, la fidélité, mais ce n'est pas moi,
Je suis un corbeau, preste, leste, qui souvent retourne sa veste,
Alors pourquoi je continues ? Parfois, je ne me comprends pas.
J'ai beau te regarder, et trouver tous les défauts du monde,
C'est vrai que les autres t'aiment bien, ignorant ta gueule,
Tu sais, la vraie, celle que tu me montres, celle qui est immonde,
Celle que t'as du hérité de ta soeur, ta mère ou ton aïeule.
En fait, je n'ai pas envie de finir cette chanson, elle est sale,
Parce qu'elle est faible; je ne le suis pas, ne veux pas l'être,
Rien à voir avec les douleurs exagérées, parfois théâtrales,
C'est mon mal de vivre, enfoui dans mon bide, infecte,
Pas envie qu'il ressorte, pas envie de montrer l'animal,
C'est ma douleur, mon mal, mon sang, et surtout mes larmes,
Rien à exhiber, rien à montrer, ça n'a pas du tout les charmes,
De ces filles que tu vas voir, de ces filles qui au petit matin,
Me souris, laissant derrière elles les effluves des jeunes catins,
Ça sait pas se tenir, ça sait pas se voiler, ça sait à peine parler,
Ça fait les belles, les tendres, les nouvelles, mais rien d'ingénue,
Pas même le vocabulaire - ces bêtes sont pleines de mots crus,
Ça veut parler d'amour et de vie commune, mais pas finir cornue,
C'est bête parce que ça ouvre les yeux mais ne veut pas voir,
Alors que moi, tu vois, je vois les yeux fermés les chemins iridescents,
Les anciens sont là, leurs regards sont partout, omniprésents,
Regardez-moi, je leur dis, regardez-moi, je fais mon devoir,
On me l'a assigné y a de cela une bonne dizaine d'année,
J'étais qu'une gosse, pleine d'espoir et de sourire d'enfants,
Maintenant j'suis bonne qu'à baisser les yeux, le regard fuyant,
Parce que Goupil est Goupil, et dans le fond, c'est mon négrier.