Les Compagnons d'Ecridel
#33
Fragorn écouta la tirade d'Irkedask. Bien qu'au plus profond de lui-même, il jubilait en voyant le Nain parler de manière si vulgaire à un envoyée du Roi des Elfes en personne, il éprouvait une certaine gêne: son protégé était en train de parler à l'une des plus importantes personnes de la cour comme à une vulgaire servante de ferme.
N'osant couper la parole au Nain par crainte de le mettre en colère, il du le laisser finir, jetant à Ajila des brefs regards qui signifiaient qu'il ne fallait pas prêter attention au caractère extrêmement rustre du visiteur. Lorsqu'Irkedask eut cessé de parler, Fragorn s'avança en s'inclinant légèrement -mais pas trop! - devant la noble Elfe.

"Hum... Veuillez excuser mon ami. Fit-il, embarrassé. Vous savez, les Nains n'ont guère le sens des convenances propre à notre race; ce n'est qu'une question de culture, et en aucun cas Irkedask n'a voulu vous insulter en vous parlant en ces termes. Le cœur de ce Nain est aussi généreux que son bras est fort. J'ai voyagé plusieurs jours avec lui, et j'ai appris à le connaître: il admire notre culture et souhaiterais un rapprochement entre nos peuples. Je vous serais gré, ma Dame, d'excuser ses paroles brusques."

Puis Fragorn jeta un regard sévère à Irkedask, lui faisant comprendre qu'à l'avenir, il faudrait qu'il tienne mieux sa langue et formule ses propos autrement -du moins en présence d'une Elfe du rang d'Ajila. Fragorn craignait une chose: que la visite des Nains se déroule mal, ce qui risquait fort d'arriver si Irkedask continuait de parler de la sorte, et que le Roi Elfe le tienne pour responsable, en tant que guide. À partir de ce moment, l'Elfe sombre prit conscience qu'il risquait gros dans l'affaire.
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