15-01-2011, 18:34:11
Le soleil était bas dans le ciel.
Il chevauchait depuis l'aube, sa chevelure noire flottant au vent tout comme sa cape de même couleur.
L'herbe défilait sous son coursier alors que son fourreau battait furieusement son flanc.
Les arbres à sa droite s'effacèrent alors, lui offrant une vue d'ensemble de la vallée qui s'étendait devant lui. Il arrêta son cheval un instant et balaya le paysage de ses yeux d'un bleu profond.
Un fleuve courrait dans la plaine à ses pieds. Après quelques méandres, le cours d'eau pénétrait les murs d'une magnifique cité blanche dont les flèches de bronze et d'ivoire s'élançaient vers les cieux.
<< Asteras... Enfin. >> pensa le voyageur. Il se pencha alors, approchant son doux visage de l'oreille de son cheval et lui murmura quelques mots elfiques. La monture s'élança alors dans la plaine à vive allure, toute fatigue semblant l'avoir quitté.
Le soleil était couché depuis un moment déjà quand il arriva aux portes d'Asteras. Le cavalier passa les portes de la ville, le visage caché sous son capuchon, et mena son coursier dans les rues larges et éclairées. La plupart des bâtiments étaient faits de pierres claires. Le moindre espace des façades était ciselé avec une habileté étonnante, chaque maison étant recouverte d'arabesques différentes. Une douce lumière, sans cesse réfléchie par la blancheur des habitations, donnait à la ville une atmosphère douce et paisible.
Le cavalier se rendit dans les quartiers marchands du sud de la cité. Un peu moins bien éclairé, ce quartier n'en restait pas moins vivant. Quelques camelots étaient toujours affairés à leurs étals et il y avait toujours des clameurs s'élevant de quelque auberge proche, malgré l'heure tardive. Le voyageur quitta l'artère principale et s'engagea dans des rues plus étroites. La lumière et la vie semblait disparaitre au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans ce dédale sans fin de rues et d'impasses.
Le cavalier finit par arriver sur une petite place vide, seul le murmure de l'eau provenant de la fontaine en son centre brisait le silence nocturne. Il attacha son cheval près de la fontaine et s'engagea ensuite dans une petite ruelle sombre. Le voyageur s'arrêta devant une bâtisse laissée à l'abandon : la façade de pierre blanche était couverte de lierres et des fissures courraient par endroit, fendant les arabesques usées par le temps.
Le jeune Elfe toqua plusieurs fois à la porte, selon le code établi. La porte s'entrouvrit légèrement et un visage méfiant entouré d'une longue crinière grise apparut dans l'interstice. De petits yeux perçants dévisagèrent longuement le nouveau venu, qui se contenta de réciter une devise en elfique, impassible devant le regard inquisiteur.
L'homme aux cheveux gris, satisfait, laissa le voyageur se faufiler par la porte à demi ouverte. L'intérieur de la bâtisse était aussi délabré que l'extérieur. Le parquet était défoncé par endroits et une épaisse couche de poussière recouvrait les meubles. Quelques personnes étaient assises dans des fauteuils déchirés ou moisis, disposés en cercle autour d'une table basse sur laquelle trônait un chandelier. Certaines discutaient à voix basses, d'autres lisaient à la lueur des bougies. D'autres encore semblaient assoupis.
L'Elfe aux cheveux gris referma la porte derrière le voyageur et, lui faisant signe de le suivre, s'engagea dans un long couloir, une lanterne à la main.
Le corridor, plongé dans la pénombre, semblait infiniment long, le peu de lumière projeté par la lanterne ne permettant pas d'en voir le bout. Cependant, cette partie du bâtiment semblait avoir moins souffert. Le parquet était plus régulier et la peinture des murs ne s'écaillait que par endroits.
Une autre personne prit le relai et mena ainsi le nouveau venu jusqu'à une lourde porte en fer frappée d'un étrange symbole : deux épées croisées, lames vers le bas, entourées d'un long serpent.
- Il vous attend déjà. Vous êtes en retard.
Le vieil Elfe s'en alla ensuite, laissant l'homme seul. Celui-ci ôta sa capuche et ouvrit la porte en fer, qui pivota sans un bruit. Il entra ensuite dans la pièce avant de refermer la porte derrière lui.
La salle était envahie par les ombres, seule une petite bougie placée à coté de la porte éclairait les murs de sa lueur dansante.
- Enfin. dit une voix d'un ton glacial.
Une silhouette se détachait devant une fenêtre. Un homme était debout derrière un bureau, dans une partie de la pièce qui était plongée dans le noir.
- J'ai été retardé, frère. dit le voyageur d'une voix blanche.
- As-tu accompli la tâche qui t'avait été assignée? dit la voix d'un ton légèrement radouci.
- Voici ce que tu m'avais demandé.
Écartant un pan de sa cape noire, le voyageur montra un vieux parchemin roulé et le déposa sur le bureau. La silhouette s'avança un peu, prit le manuscrit et en lu rapidement quelques lignes.
- C'est bien, Haden. C'est très bien...
- Ce ne fut pas facile de me procurer cet écrit. répondit Haden, qui regardait avec insistance là ou auraient du se trouver les yeux de son interlocuteur.
- Je n'en doute pas. C'est bien pour cela que je t'ai recommandé aux autres pour accomplir cette mission. Je savais que tu saurais la mener à bien.
La silhouette déposa sur le bureau une bourse de cuir bien remplie dont s'éleva un tintement de pièces.
- Voici un petit dédommagement. Ça devrait suffire pour rembourser tes dépenses en femmes et en boissons.
Haden regarda la bourse, légèrement amusé.
- On dirait que tu connais mes goûts. dit-il tout en attachant la bourse à sa ceinture.
- Tu fais partie du clan depuis un moment déjà, Haden. J'ai appris à te connaître.
Maintenant va t'amuser. Je pense pas le clan n'aura besoin de toi avant un moment.
Haden salua son frère avant de sortir de la pièce.
Une fois de retour dans la ruelle, le jeune Elfe ne put retenir un sourire.
La nuit était tombée depuis quelques heures à peine. Maintenant qu'il avait les poches pleines et qu'il était de retour en ville, Haden avait bien l'intention de passer un peu de bon temps.
<< Asteras. On dit que ses femmes sont aussi belles que ses tours... Voyons si cela est toujours aussi vrai que lors de ma dernière visite >>.
Il retourna donc à pied jusqu'à la rue principale et se rendit dans une taverne plutôt fréquentée. Après avoir balayé la salle du regard, Haden, déçu par l'absence de belles demoiselles, s'assit au comptoir et demanda à boire.
Quelques heures - et quelques bouteilles d'absinthe - plus tard, Haden ressortit en titubant de la taverne, un flacon de spiritueux à la main. Son gilet de cuir noir était ouvert, de même que le col de sa chemise ample.
Il fit quelques pas, pas vraiment droit, avant de s'écrier :
- HOULA! ÇA T... - Hips! - TOURNE!
Il chevauchait depuis l'aube, sa chevelure noire flottant au vent tout comme sa cape de même couleur.
L'herbe défilait sous son coursier alors que son fourreau battait furieusement son flanc.
Les arbres à sa droite s'effacèrent alors, lui offrant une vue d'ensemble de la vallée qui s'étendait devant lui. Il arrêta son cheval un instant et balaya le paysage de ses yeux d'un bleu profond.
Un fleuve courrait dans la plaine à ses pieds. Après quelques méandres, le cours d'eau pénétrait les murs d'une magnifique cité blanche dont les flèches de bronze et d'ivoire s'élançaient vers les cieux.
<< Asteras... Enfin. >> pensa le voyageur. Il se pencha alors, approchant son doux visage de l'oreille de son cheval et lui murmura quelques mots elfiques. La monture s'élança alors dans la plaine à vive allure, toute fatigue semblant l'avoir quitté.
Le soleil était couché depuis un moment déjà quand il arriva aux portes d'Asteras. Le cavalier passa les portes de la ville, le visage caché sous son capuchon, et mena son coursier dans les rues larges et éclairées. La plupart des bâtiments étaient faits de pierres claires. Le moindre espace des façades était ciselé avec une habileté étonnante, chaque maison étant recouverte d'arabesques différentes. Une douce lumière, sans cesse réfléchie par la blancheur des habitations, donnait à la ville une atmosphère douce et paisible.
Le cavalier se rendit dans les quartiers marchands du sud de la cité. Un peu moins bien éclairé, ce quartier n'en restait pas moins vivant. Quelques camelots étaient toujours affairés à leurs étals et il y avait toujours des clameurs s'élevant de quelque auberge proche, malgré l'heure tardive. Le voyageur quitta l'artère principale et s'engagea dans des rues plus étroites. La lumière et la vie semblait disparaitre au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans ce dédale sans fin de rues et d'impasses.
Le cavalier finit par arriver sur une petite place vide, seul le murmure de l'eau provenant de la fontaine en son centre brisait le silence nocturne. Il attacha son cheval près de la fontaine et s'engagea ensuite dans une petite ruelle sombre. Le voyageur s'arrêta devant une bâtisse laissée à l'abandon : la façade de pierre blanche était couverte de lierres et des fissures courraient par endroit, fendant les arabesques usées par le temps.
Le jeune Elfe toqua plusieurs fois à la porte, selon le code établi. La porte s'entrouvrit légèrement et un visage méfiant entouré d'une longue crinière grise apparut dans l'interstice. De petits yeux perçants dévisagèrent longuement le nouveau venu, qui se contenta de réciter une devise en elfique, impassible devant le regard inquisiteur.
L'homme aux cheveux gris, satisfait, laissa le voyageur se faufiler par la porte à demi ouverte. L'intérieur de la bâtisse était aussi délabré que l'extérieur. Le parquet était défoncé par endroits et une épaisse couche de poussière recouvrait les meubles. Quelques personnes étaient assises dans des fauteuils déchirés ou moisis, disposés en cercle autour d'une table basse sur laquelle trônait un chandelier. Certaines discutaient à voix basses, d'autres lisaient à la lueur des bougies. D'autres encore semblaient assoupis.
L'Elfe aux cheveux gris referma la porte derrière le voyageur et, lui faisant signe de le suivre, s'engagea dans un long couloir, une lanterne à la main.
Le corridor, plongé dans la pénombre, semblait infiniment long, le peu de lumière projeté par la lanterne ne permettant pas d'en voir le bout. Cependant, cette partie du bâtiment semblait avoir moins souffert. Le parquet était plus régulier et la peinture des murs ne s'écaillait que par endroits.
Une autre personne prit le relai et mena ainsi le nouveau venu jusqu'à une lourde porte en fer frappée d'un étrange symbole : deux épées croisées, lames vers le bas, entourées d'un long serpent.
- Il vous attend déjà. Vous êtes en retard.
Le vieil Elfe s'en alla ensuite, laissant l'homme seul. Celui-ci ôta sa capuche et ouvrit la porte en fer, qui pivota sans un bruit. Il entra ensuite dans la pièce avant de refermer la porte derrière lui.
La salle était envahie par les ombres, seule une petite bougie placée à coté de la porte éclairait les murs de sa lueur dansante.
- Enfin. dit une voix d'un ton glacial.
Une silhouette se détachait devant une fenêtre. Un homme était debout derrière un bureau, dans une partie de la pièce qui était plongée dans le noir.
- J'ai été retardé, frère. dit le voyageur d'une voix blanche.
- As-tu accompli la tâche qui t'avait été assignée? dit la voix d'un ton légèrement radouci.
- Voici ce que tu m'avais demandé.
Écartant un pan de sa cape noire, le voyageur montra un vieux parchemin roulé et le déposa sur le bureau. La silhouette s'avança un peu, prit le manuscrit et en lu rapidement quelques lignes.
- C'est bien, Haden. C'est très bien...
- Ce ne fut pas facile de me procurer cet écrit. répondit Haden, qui regardait avec insistance là ou auraient du se trouver les yeux de son interlocuteur.
- Je n'en doute pas. C'est bien pour cela que je t'ai recommandé aux autres pour accomplir cette mission. Je savais que tu saurais la mener à bien.
La silhouette déposa sur le bureau une bourse de cuir bien remplie dont s'éleva un tintement de pièces.
- Voici un petit dédommagement. Ça devrait suffire pour rembourser tes dépenses en femmes et en boissons.
Haden regarda la bourse, légèrement amusé.
- On dirait que tu connais mes goûts. dit-il tout en attachant la bourse à sa ceinture.
- Tu fais partie du clan depuis un moment déjà, Haden. J'ai appris à te connaître.
Maintenant va t'amuser. Je pense pas le clan n'aura besoin de toi avant un moment.
Haden salua son frère avant de sortir de la pièce.
Une fois de retour dans la ruelle, le jeune Elfe ne put retenir un sourire.
La nuit était tombée depuis quelques heures à peine. Maintenant qu'il avait les poches pleines et qu'il était de retour en ville, Haden avait bien l'intention de passer un peu de bon temps.
<< Asteras. On dit que ses femmes sont aussi belles que ses tours... Voyons si cela est toujours aussi vrai que lors de ma dernière visite >>.
Il retourna donc à pied jusqu'à la rue principale et se rendit dans une taverne plutôt fréquentée. Après avoir balayé la salle du regard, Haden, déçu par l'absence de belles demoiselles, s'assit au comptoir et demanda à boire.
Quelques heures - et quelques bouteilles d'absinthe - plus tard, Haden ressortit en titubant de la taverne, un flacon de spiritueux à la main. Son gilet de cuir noir était ouvert, de même que le col de sa chemise ample.
Il fit quelques pas, pas vraiment droit, avant de s'écrier :
- HOULA! ÇA T... - Hips! - TOURNE!