Funéraille.
#14
Le regard triste et l'âme en peine, Afiralia s'apprêtait à s'avancer à son tour devant le cercueil de la Grande Prêtresse afin de lui faire définitivement ses adieux quand les morts-vivants firent leur apparition, suivis de près par celui qui les avait ranimé, semant ainsi la panique dans la foule.

A entendre le discours du nain, il n'y avait pas de doute sur le fait qu'il était envoyé par le Khôrg, ce dernier étant visiblement bien décidé à récupérer les livres... Mais que faisait un nain dans les rangs du démon, alors que ces derniers se déclaraient être leurs alliés ? Une question que la centaure décida de régler plus tard.

Toujours était-il que pour arriver à ses fins, le démon osait utiliser le corps des fils et filles de la déesse défunts de s'attaquer à leurs propres frères.

Le sang d'Afiralia ne fit qu'un tour dans ses veines.

Elle chargea vers le nécromancien, et tendant sa lance devant elle, incanta avec rage.

En plus de maudire le corps du nain afin de le rendre plus vieux et encombrant, elle lança sur lui deux éclairs blancs et aveuglants, espérant percer les protections magiques dont son ennemi avait pris soin de s'entourer avant de se révéler à eux.
Ses sorts fit mouche, ainsi que ceux de ses camarades, dont Shelka, et les coups d'épée d'Allart qui malgré les assauts des morts-vivants, avait eu la vivacité d'esprit de se ruer d'abord sur le nécromancien, espérant qu'à sa mort, le puissant rituel qui animait leurs frères décédés se dissiperait.

Le nain était à présent griévement blessé, et la druisse s'apprêtait à lui donner le coup final... Quand le nabot détala tel un lapin terrorisé vers les habitations.
Sauf que le nécromancien ne paraissait ni effrayé ni terrifié, mais semblait plutôt avoir une idée derrière la tête... Et la druidesse savait ce qu'il avait à l'esprit.

L'école de magie.

Se lançant au galop, Afiralia se lança à la poursuite du mage noir, cependant malgré ses longues foulées, elle n'arrivait pas à rattraper son ennemi, qui courait à une vitesse phénoménale. Etait-ce dû à un enchantement ?
De plus, les sorts qu'elle avait lancé peu de temps auparavent l'avait épuisé, aussi ne parvient-elle pas à rattraper le nain avant qu'il rentre dans l'école.
Sous la fatigue, ses pattes frêles ne voulait plus avancer... Mais si elle ne pouvait plus avancer, elle pouvait toujours crier.

C'est ainsi qu'elle hurla de toutes ses forces aux gardes de la ville qui ne se remettaient pas de leur surprise de voir un court-sur-pattes courir si vite:

Gardes ! Il est dans la bibliothèque, vite il faut le ratrapper avant qu'il ne continue le funeste travail du démon !

Et son appel fut entendu... Mais pas par les gardes.
Quelques secondes plus tard, une centaure impressionante et puissante, brandissant la masse divine d'Aletheria, la dépassa pour se précipiter à l'intérieur de l'école.
Val'Kyria.

Avant même d'entendre le dernier râle poussé par le nécromancien, elle savait que l'adepte du démon touchait à sa fin.

En effet, la championne de la déesse avait achever leur ennemi, avant qu'il puisse se rendre compte de son erreur.

Car les centaures s'étaient préparés à une nouvelle fourberie du seigneur infernal Urul, et la bibliothèque ne contenait plus à présent les livres de magie: ces derniers étaient en sécurité, et Afiralia connaissait leur emplacement.

Malgré la mort du nécromancien, la druidesse ne relâcha pas sa garde.

Cela avait été trop facile... Beaucoup trop facile.
Elle suspectait que le démon avait mis au point un plan beaucoup plus complexe pour récupérer les livres que d'envoyer un de ses sous-fifres à la boucherie.
Il fallait qu'ils restent sur leurs gardes.

Interpellant les gardes qui enfin, s'étaient réveillés, elle leur donna les consignes suivantes:

L'ennemi est vaincu, mais la menace plane toujours.
Renforcez la garde autour du couple royal, et escortez-les jusqu'au palais si cela n'est pas déjà fait.
Parallèlement, je veux que deux au moins d'entre vous aillent chercher la prêtresse Aonie qui est restée près du cercueil de la Grande Prêtresse, et de la ramener au temple au plus vite, de force s'il le faut. Elle court sans doute un grand danger, alors ne trainez pas !

Il faudra aussi évacuer le cadavre du nécromancien, incinérer son corps puis disperser ses cendres aux quatres vents.
S'il avait le pouvoir de ranimer les morts, nous devons rester méfiants et prendre toutes les mesures nécessaires.


Sur ce, la druidesse se dépêcha d'envoyer un corbeau qu'elle avait appelé dans la langue des druidesse transmettre un message aux membres de l'Irih Aletheria restés aux prises avec les morts-vivants, afin de les renseigner sur les mesures qu'elle avait prise, et pour savoir si les morts étaient toujours sous l'emprise du sortilège malgré la mort du nécromancien.
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