28-08-2012, 16:04:55
Yava regardait, en silence, Eärendil. Le jeune homme parlait, et elle hésitait.
C'était bien vrai que les rondins aideraient à déplacer les rochers jusqu'au barrage, mais au même moment, ils pouvaient aussi faire une charpente solide, une base inébranlable pour ce dernier. A planter des rondins dans le sol, il suffirait que les roches se logent entre les tuteurs pour que plus jamais ils ne bougent.
Peut-être devrions-nous commencer sérieusement à démonter les huttes, et avisaient d'en faire quelque chose plus tard... tout simplement.
Le chantier n'avançait pas. Pas encore en tout cas.
Elle leva les yeux après avoir aperçu une étrange ombre sur le sol. Là-haut, un Skilithe doré volait, et dessus, quelqu'un. Sans doute quelqu'un. Elle n'en était pas sûre, mais son flair ne l'avait que rarement trompé. Elle se racla doucement la gorge.
Il semble que l'on va avoir des comptes à régler...
Après tout, ils étaient au pied de la muraille.
La jolie rousse s'éloigna de quelques pas, plus haut, un instant.
Un cri retentit plus loin au sud, quelques minutes plus tard. Un cri qu'elle connaissait étrangement bien.
Un cri de skilithe.
Elle releva le nez, ses yeux d'émeraude glissèrent jusqu'à la bête. Elle était déjà au sol, et sa gueule béante s'enfonçait dans le cadavre de Silthrim pour en arrachait des lambeaux de chaire. Un petit sursaut la prie, comme de l'écœurement, mais ce n'en était pas.
C'était un sursaut d'urgence.
Elle se mit à courir, rapide, vers le Holdar. Ce dernier était là, droit dans ses bottes, le regard fixe. Il était blessé. Son armure jadis blanche comme le nacre était tâché de fines blessures, causées sans doute par un druide. Elle regarda par dessus son épaule et compris rapidement : le Skilithe protégeait son maître. Elle secoua la tête, d'un petit air désolé.
Elle se posta bien droite devant Kheeva qui avait déjà une main sur la garde de son épée, et reconnu aussitôt le Holdar qu'elle avait, avec Elenna et Eloah, croisé bien plus tôt, une vingtaine de lune auparavant. Elle sembla le calmer, lui propose même jusqu'à le soigner. Si le scepticisme de Kheeva son amie était palpable, la rousse resta implacable : ils n'étaient pas ici pour tuer, et encore moins pour se mettre en guerre contre les Holdars alors que leur mission était de construire un barrage.
Le temps de la discussion sembla être infinie, tant l'atmosphère était tendue.
Le Holdar recula d'un petit air dégoûté, à l'idée sans doute qu'elle ne l'aide. Elle resta silencieuse jusqu'à son départ.
Kheeva avait beau pesté, elle avait sans doute éviter à toute la petite troupe une mort certaine. Un second Skilithe rôdait, percevable uniquement pour des yeux avisés. Elle se racla la gorge.
Yava... Je ne doute pas que tu aie une bonne raison, mais est-ce sage?
Un petit rire remonta sur la bouche rose thé de la sylvaine. Derrière sa crinière rouge feu, Yava souriait, d'un air malicieux qu'ont les renards guettant une proie.
Tu n'as plus confiance en moi, ma douce Kheeva ?
Un fin sourire qui se fana pour enfin reprendre ce regard droit et sérieux qu'elle avait souvent.
Une petite ride du lion coinçait entre ses sourcils et lui donnait un air de chef, mais chef de quoi, on ne savait pas.
Elle se tourna finalement vers les autres.
Vardo venait d'arriver.
Niary éclata de rage à l'idée de laisser le Holdar partir, mais les autres sylvains furent d'un avis commun : ils n'étaient pas ici pour guerroyer, seulement pour construire un barrage.
La rousse reprit :
Il n'est plus l'heure de réfléchir mais d'agir.
Démontons entièrement les huttes.
D'un côté les rochers, de l'autre le bois.
Prenons les uns et les autres les rondins, et faisons rouler les rochers jusqu'à la rivière.
Ensuite nous planterons les rondins dans l'eau, pour créer la structure du barrage, et les pierres s'accommoderont pour créer un premier mur - nous prendrons des pierres au sud si cela ne suffit pas.
Même si le bois des poutres pourrie, les racines tiendront en place le barrage.
Les druides et les enchanteurs qui forment notre groupe feront en sorte que racines et arbres fortifient le barrage pour que jamais il ne bouge.
Un regard sur l'assemblée, il semblait que son plan était clair et allait convenir à chacun.
Aucune objection ne serait retenue : ils avaient déjà perdu bien du temps à réfléchir.
C'était bien vrai que les rondins aideraient à déplacer les rochers jusqu'au barrage, mais au même moment, ils pouvaient aussi faire une charpente solide, une base inébranlable pour ce dernier. A planter des rondins dans le sol, il suffirait que les roches se logent entre les tuteurs pour que plus jamais ils ne bougent.
Peut-être devrions-nous commencer sérieusement à démonter les huttes, et avisaient d'en faire quelque chose plus tard... tout simplement.
Le chantier n'avançait pas. Pas encore en tout cas.
Elle leva les yeux après avoir aperçu une étrange ombre sur le sol. Là-haut, un Skilithe doré volait, et dessus, quelqu'un. Sans doute quelqu'un. Elle n'en était pas sûre, mais son flair ne l'avait que rarement trompé. Elle se racla doucement la gorge.
Il semble que l'on va avoir des comptes à régler...
Après tout, ils étaient au pied de la muraille.
La jolie rousse s'éloigna de quelques pas, plus haut, un instant.
Un cri retentit plus loin au sud, quelques minutes plus tard. Un cri qu'elle connaissait étrangement bien.
Un cri de skilithe.
Elle releva le nez, ses yeux d'émeraude glissèrent jusqu'à la bête. Elle était déjà au sol, et sa gueule béante s'enfonçait dans le cadavre de Silthrim pour en arrachait des lambeaux de chaire. Un petit sursaut la prie, comme de l'écœurement, mais ce n'en était pas.
C'était un sursaut d'urgence.
Elle se mit à courir, rapide, vers le Holdar. Ce dernier était là, droit dans ses bottes, le regard fixe. Il était blessé. Son armure jadis blanche comme le nacre était tâché de fines blessures, causées sans doute par un druide. Elle regarda par dessus son épaule et compris rapidement : le Skilithe protégeait son maître. Elle secoua la tête, d'un petit air désolé.
Elle se posta bien droite devant Kheeva qui avait déjà une main sur la garde de son épée, et reconnu aussitôt le Holdar qu'elle avait, avec Elenna et Eloah, croisé bien plus tôt, une vingtaine de lune auparavant. Elle sembla le calmer, lui propose même jusqu'à le soigner. Si le scepticisme de Kheeva son amie était palpable, la rousse resta implacable : ils n'étaient pas ici pour tuer, et encore moins pour se mettre en guerre contre les Holdars alors que leur mission était de construire un barrage.
Le temps de la discussion sembla être infinie, tant l'atmosphère était tendue.
Le Holdar recula d'un petit air dégoûté, à l'idée sans doute qu'elle ne l'aide. Elle resta silencieuse jusqu'à son départ.
Kheeva avait beau pesté, elle avait sans doute éviter à toute la petite troupe une mort certaine. Un second Skilithe rôdait, percevable uniquement pour des yeux avisés. Elle se racla la gorge.
Yava... Je ne doute pas que tu aie une bonne raison, mais est-ce sage?
Un petit rire remonta sur la bouche rose thé de la sylvaine. Derrière sa crinière rouge feu, Yava souriait, d'un air malicieux qu'ont les renards guettant une proie.
Tu n'as plus confiance en moi, ma douce Kheeva ?
Un fin sourire qui se fana pour enfin reprendre ce regard droit et sérieux qu'elle avait souvent.
Une petite ride du lion coinçait entre ses sourcils et lui donnait un air de chef, mais chef de quoi, on ne savait pas.
Elle se tourna finalement vers les autres.
Vardo venait d'arriver.
Niary éclata de rage à l'idée de laisser le Holdar partir, mais les autres sylvains furent d'un avis commun : ils n'étaient pas ici pour guerroyer, seulement pour construire un barrage.
La rousse reprit :
Il n'est plus l'heure de réfléchir mais d'agir.
Démontons entièrement les huttes.
D'un côté les rochers, de l'autre le bois.
Prenons les uns et les autres les rondins, et faisons rouler les rochers jusqu'à la rivière.
Ensuite nous planterons les rondins dans l'eau, pour créer la structure du barrage, et les pierres s'accommoderont pour créer un premier mur - nous prendrons des pierres au sud si cela ne suffit pas.
Même si le bois des poutres pourrie, les racines tiendront en place le barrage.
Les druides et les enchanteurs qui forment notre groupe feront en sorte que racines et arbres fortifient le barrage pour que jamais il ne bouge.
Un regard sur l'assemblée, il semblait que son plan était clair et allait convenir à chacun.
Aucune objection ne serait retenue : ils avaient déjà perdu bien du temps à réfléchir.