11-08-2012, 15:43:06
Ce corps est étrange.
Je me sens... légère.
Les yeux d'émeraude de la jeune fille se posèrent sur l'homme qui vieillissait à vue d'œil. D'un paysan peu ragoûtant, il était passé à la vieille carcasse des hommes presque morts. Elle ne cilla pas. Elle n'avait jamais vu cette magie à l'œuvre avant aujourd'hui, mais elle avait cette impression de déjà vue. Quelque chose n'allait pas, mais elle ne savait pas encore quoi.
L'homme eut la plus naturelle des réactions et paniqua.
Tu peux bien supplier ou prier, ça ne te rendra rien.
Et surtout pas ta sale figure de rat.
La rousse l'observa et eut un sourire en coin, mauvaise, comme il lui tendait, les bras tremblants, ses vêtements. La centaure attrapa le pauvre paysan par le col de sa chemise et le souleva sans mal pour mieux le menacer encore. La sylvaine détacha de ses épaules la cape du jeune Olibrius.
Elle passa sur elle une fine chemise de lin, sur laquelle elle enfila son armure des tertres. Elle sentit aussitôt la magie d'Halista grandir, et il lui semblait que l'herbe sous ses pieds lui parlait de nouveau. Elle eut un sourire satisfait, et remit autour de ses poignets son bracelet d'or. Elle remit sur sa tête un diadème de sagesse. Sa tignasse rouge feu ressortait particulièrement derrière le métal qui formait le diadème.
Quand elle attrapa le bâton de buis qui lui servait d'appuis et d'arme à la fois, les pierres bleutées de son bracelet se mirent à briller. Elle retrouvait enfin sa force perdue, et cette fierté toute guerrière.
Ses yeux glissèrent sur le paysan qui retombait sur le sol, misérable.
Il tremblait, en pleurs.
Il faisait pitié.
Faisait.
« Tu ne verras pas demain.
D'ailleurs, tu ne verras plus jamais rien. »
La druidesse fixait d'un œil sombre et sinistre le haut-elfe. Il avait beau être vieux et vulnérable, l'honneur s'arrêtait à celui de l'adversaire. Si ce dernier n'en avait pas, alors elle n'en aurait pas en retour. Elle leva la main, et sans même le toucher, les feuilles s'envolèrent et vinrent lacérer profondément la peau. Ici et là des épines de roses semblèrent elles aussi en vouloir au pauvre paysan qui tomba sur le sol. Le courroux de la nature, la rancœur d'Halista s'insinua plus loin dans le sol sous la seule volonté de la rousse : les racines sortirent du sol et s'enroulèrent autour du corps du paysan.
Il était déjà à l'agonie. Il était presque mort. Un seul coup suffirait à le tuer.
Un seul.
« Au bal de demain, c'est un cochon avec un masque d'homme qui aurait du s'y rendre.
Mais les fermières devront se trouver un autre mâle, parce que les cochons, moi, je les égorge. »
Une flèche surnaturelle fila dans les airs et se planta brutalement dans la gorge du paysan.
Son corps se tendit, il commença à convulser. Ses yeux se remplirent de larmes. Sans doute aurait-il voulu parler. Ou respirer. Mais ni l'un ni l'autre n'était possible. Il ouvrit la bouche, pour rendre dans un gargouillis dégueulasse son dernier souffle, et l'âme de porc vivant dans son corps s'échappa.
De là où elle se tenait, elle sentait parfaitement l'âcre odeur, mélange d'urine et d'excréments, qui se dégageait du cadavre.
C'était beaucoup trop rapide.
Elle reposa ses yeux sur la centaure. Ses yeux d'émeraude brillaient.
« Il vous a rendu vos vêtements… Alors pourquoi l'avoir tué ? »
Un long silence s'en suivi. La sylvaine ne semblait pas comprendre. Elle-même ignorait pourquoi elle l'avait tuée.
Par pure vengeance? Par pure folie? Une idée venait d'apparaître, quelque chose d'impensable cependant.
Et si... et si ça avait été... par plaisir?
Elle ravala sa salive, difficilement.
« Il m'a menacé d'une fourche. Pour que je me déshabille devant lui.
Heureusement tu étais là. Mais combien d'autres femmes se seraient faites prendre dans son piège ? »
Elle soupira, regardant le corps. Il avait eut une mort douloureuse oui, mais rapide. C'était au moins ça.
« Un tel individus est un danger. Il devait mourir. »
Aucune pitié. Aucune.
Elle repoussa sur ses épaules sa chevelure rousse et remit sur son dos son sac.
Maintenant... Il lui restait tant de chose à faire.
« J'ai une cape à rendre, ensuite je partirais vers Mitriath.
Nos routes se séparent ici, il me semble.
Ce fut un honneur et un plaisir. »
La rousse, fière, droite dans ses bottes, affichait un petit sourire calme.
Mais quelque part à l'intérieur, quelque chose avait changé.
Je me sens... légère.
Les yeux d'émeraude de la jeune fille se posèrent sur l'homme qui vieillissait à vue d'œil. D'un paysan peu ragoûtant, il était passé à la vieille carcasse des hommes presque morts. Elle ne cilla pas. Elle n'avait jamais vu cette magie à l'œuvre avant aujourd'hui, mais elle avait cette impression de déjà vue. Quelque chose n'allait pas, mais elle ne savait pas encore quoi.
L'homme eut la plus naturelle des réactions et paniqua.
Tu peux bien supplier ou prier, ça ne te rendra rien.
Et surtout pas ta sale figure de rat.
La rousse l'observa et eut un sourire en coin, mauvaise, comme il lui tendait, les bras tremblants, ses vêtements. La centaure attrapa le pauvre paysan par le col de sa chemise et le souleva sans mal pour mieux le menacer encore. La sylvaine détacha de ses épaules la cape du jeune Olibrius.
Elle passa sur elle une fine chemise de lin, sur laquelle elle enfila son armure des tertres. Elle sentit aussitôt la magie d'Halista grandir, et il lui semblait que l'herbe sous ses pieds lui parlait de nouveau. Elle eut un sourire satisfait, et remit autour de ses poignets son bracelet d'or. Elle remit sur sa tête un diadème de sagesse. Sa tignasse rouge feu ressortait particulièrement derrière le métal qui formait le diadème.
Quand elle attrapa le bâton de buis qui lui servait d'appuis et d'arme à la fois, les pierres bleutées de son bracelet se mirent à briller. Elle retrouvait enfin sa force perdue, et cette fierté toute guerrière.
Ses yeux glissèrent sur le paysan qui retombait sur le sol, misérable.
Il tremblait, en pleurs.
Il faisait pitié.
Faisait.
« Tu ne verras pas demain.
D'ailleurs, tu ne verras plus jamais rien. »
La druidesse fixait d'un œil sombre et sinistre le haut-elfe. Il avait beau être vieux et vulnérable, l'honneur s'arrêtait à celui de l'adversaire. Si ce dernier n'en avait pas, alors elle n'en aurait pas en retour. Elle leva la main, et sans même le toucher, les feuilles s'envolèrent et vinrent lacérer profondément la peau. Ici et là des épines de roses semblèrent elles aussi en vouloir au pauvre paysan qui tomba sur le sol. Le courroux de la nature, la rancœur d'Halista s'insinua plus loin dans le sol sous la seule volonté de la rousse : les racines sortirent du sol et s'enroulèrent autour du corps du paysan.
Il était déjà à l'agonie. Il était presque mort. Un seul coup suffirait à le tuer.
Un seul.
« Au bal de demain, c'est un cochon avec un masque d'homme qui aurait du s'y rendre.
Mais les fermières devront se trouver un autre mâle, parce que les cochons, moi, je les égorge. »
Une flèche surnaturelle fila dans les airs et se planta brutalement dans la gorge du paysan.
Son corps se tendit, il commença à convulser. Ses yeux se remplirent de larmes. Sans doute aurait-il voulu parler. Ou respirer. Mais ni l'un ni l'autre n'était possible. Il ouvrit la bouche, pour rendre dans un gargouillis dégueulasse son dernier souffle, et l'âme de porc vivant dans son corps s'échappa.
De là où elle se tenait, elle sentait parfaitement l'âcre odeur, mélange d'urine et d'excréments, qui se dégageait du cadavre.
C'était beaucoup trop rapide.
Elle reposa ses yeux sur la centaure. Ses yeux d'émeraude brillaient.
« Il vous a rendu vos vêtements… Alors pourquoi l'avoir tué ? »
Un long silence s'en suivi. La sylvaine ne semblait pas comprendre. Elle-même ignorait pourquoi elle l'avait tuée.
Par pure vengeance? Par pure folie? Une idée venait d'apparaître, quelque chose d'impensable cependant.
Et si... et si ça avait été... par plaisir?
Elle ravala sa salive, difficilement.
« Il m'a menacé d'une fourche. Pour que je me déshabille devant lui.
Heureusement tu étais là. Mais combien d'autres femmes se seraient faites prendre dans son piège ? »
Elle soupira, regardant le corps. Il avait eut une mort douloureuse oui, mais rapide. C'était au moins ça.
« Un tel individus est un danger. Il devait mourir. »
Aucune pitié. Aucune.
Elle repoussa sur ses épaules sa chevelure rousse et remit sur son dos son sac.
Maintenant... Il lui restait tant de chose à faire.
« J'ai une cape à rendre, ensuite je partirais vers Mitriath.
Nos routes se séparent ici, il me semble.
Ce fut un honneur et un plaisir. »
La rousse, fière, droite dans ses bottes, affichait un petit sourire calme.
Mais quelque part à l'intérieur, quelque chose avait changé.