De la solidarité fémi-naine...
#9
Merc'dhes n'en croyait pas ses yeux ... elle avait à peine eut le temps de finir sa petite affaire qu'un coup sourd à la porte l'avait fait sursauter. Elle était bien sûr rapidement sortie, en exprimant son mécontentement, afin d'attraper le bougre d'imbécile qui s'amusait à enfoncer les portes à la hâch...

- Mimir ?

La surprise avait réussi à laisser Merc'dhes sans voix plus de trente seconde ... un miracle ! La naine enfonceuse de porte n'avait pas perdu de temps et tandis que Merc'dhes recommençait à grogner, elle était déjà à l'intérieur du lieu de culte au dieu des popos et s'efforçait de prier du mieux qu'elle le pouvait.

- Non mais ça va pas Mimir ? On s'connaît à peine qu't'enfonce d'jà les portes d'mes p'tits-coins à coup d'hâche ? J'pensais pas qu't'étais comm'ça !!!

Son flot de parole semblait inépuisable ... et c'eut été le cas si Merc'dhes ne s'était souvenu d'un détail pas si insignifiant que ça.

- Attention, y a plus d'papier !

Trop tard, elle entendit un soupire de l'autre côté de la porte. Enfin, quelques minutes plus tard la porte finit par s'ouvrir. La naine qui en sortit arborait un visage serein mêlé d'un je-ne-sais-quoi de honte. Sérénité de s'être enfin soulagée ... honte de ne pas avoir fini tel que les conventions le stipulaient. Merc'dhes s'inquiétât...

- Bah, comment qu't'as fait sans pap... ?
- On en parlera plus tard Merc'dhes si ça te ne dérange pas ... merci.

La légère gêne passée, Mimir adressa un sourire à la naine qui lui faisait face.

- Je suis bien heureuse de te rencontrer ici. Donc comme j'te disais, je suis accompagnée de deux autres naines et nous fêtons actuellement ... heu ... rien de spécial, mais on boit quoi. Si ça te dit de nous rejoindre, tu es la bienvenue.
- Boir'un coup ? Bien sûr qu'j'en suis ! Mais y a pas d'beaux mâles qui vous accompagnent ?
- Hein ?...

Elles pénétrèrent ensemble dans la pièce principale. Doune et Barnabée étaient toujours attablées et la plus petite (Doune) semblait en émule. En s'approchant d'elles, Merc'dhes se rendit compte que la naine avait tendance à noyer l'autre de questions, ne lui laissant pas le temps d'y répondre et renchaînant sur de nouvelles questions, plus bizarres les unes que les autres.

- Pourquoi tu t'appelles Barnabée ? Moi je m'appelle Adounia, mais tu peux m'appeler Doune parce que Adounia c'est un peu long à prononcer alors que Doune ça va. Et tu viens d'où ? Moi j'viens de Karad. T'es déjà venue à Kromgar ? ...

Bref, ça n'arrêtait pas, une véritable mitraillette à paroles qui serrait près d'elle une grosse arbalète. L'autre naine semble plus calme et posait ses grands yeux sur les personnes qui l'entouraient, semblant tout analyser.

- Les filles, j'vous présente Merc'dhes, une fière naine qui vient boire un coup avec nous.

Mimir s'attabla, suivie de près par Merc'dhes qui en profita pour se présenter.

- Fraan les filles, j'suis heureuse d'rencontrer des r'présentantes d'la gente féminaine ! On va ‘fin pouvoi' se sout'nir d'vant tous ces machos d'nains ! Allez c'ma tournée ! Tavernier !

Elle accompagna ses paroles d'un geste sûr de la main. Le serveur leur apporta rapidement de quoi se désaltérer. Un beau petit nain auquel Merc'dhes n'oublia bien sûr pas de mettre une légère claque sur les fesses avant qu'il retourne d'où il était venu les bras chargés de bières.

- Beau p'tit cul...

Les heures passaient et les bières tournaient. Quand ce n'était pas l'une, c'était l'autre qui payait sa tournée. Une tournée en appelant une autre, les quatre naines se retrouvèrent rapidement complètement bourrées … sans passer par la case « légèrement éméchées ». Alors que la taverne se vidait doucement, les nains présents allant dormir quelques heures avant le voyage qui s'apprêtait le lendemain, les naines quant à elles n'avaient jamais été aussi en forme de toute leur vie.

Merc'dhes qui avait pourtant l'habitude des bitures de comptoir semblait ce soir là être bien plus avinée qu'à son habitude. Le serveur avait les fesses en compote à force des nombreuses claques qu'il avait pris de la part de la naine et les fûts commençaient à se vider de manière dangereuse.

Bref, ce soir n'était pas un soir comme les autres et il flottait dans l'air comme un parfum de bonne humeur et de camaraderie, en plus des effluves de bière sèche et de vomi.
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