Peuples d'Ecridel
#15
Un bruit commença à résonner dans les couloirs. Mimir eut du mal à en distinguer les échos, mais elle parvint à décrypter un charabia qui parlait de confiance, de fierté, de justice. L'elfe devait commencer à fatiguer parce qu'elle ne gueulait plus autant qu'avant.

Mimir rassembla ses forces pour crier une réponse avant que quelqu'un d'autre ne tombe.

Ma chère Anialir, nous somm' dans un' situation complètement inextricable. Vot' manière d'vous battre ne me paraît pas du tout honorable, et il semblerait qu'vous pensiez la même de la notre. En c'qui concerne ce point, je crois qu'nos éducations ne se rejoindront jamais.
La situation a dégénéré entr' nos deux peuples, soit. Il était évident que c'était le risque dès le départ, vous avez voulu gérer la situation seuls, et vu l'amour et la confiance qu'on se porte, ainsi que les vieux conflits, la situation était prévisible.
Vous souhaitez justice et pourchassez un nain en particulier parce qu'il a versé le sang des vôtres. Mais le sang nain que vous avez déjà versé n'est-il pas amplement suffisant? J'ai moi-même versé du sang elfique, mais je ne m'en enorgueillis pas, parce que certains d'entre eux n'étaient que des dommages collatéraux. Vous souhaitez ce nain mais seriez-vous prêts à rendre Novy ou à vous rendre vous-même à la justice naine pour le meurtre de mon frère Tyr, si je ne parle que de lui? Je n'pense pas.

Si vous souhaitez conclure un cessez-le-feu, il faudra faire le deuil de certains désirs. Dans la situation actuelle, j'vous pense pas capable de ravaler vot' orgueil pour ça. Je n'parle qu'en mon nom, ni au nom de ma famille, ni au nom de ma race. Mais vous avez toujours la possibilité de montrer vot' bonne volonté si vous en avez une. Je n'sais pas c'que ça donnera mais vous pouvez toujours essayer.

Mimir s'assit quelques secondes pour reprendre son souffle. Elle se souvenait de la jeune naine qu'elle était il y a peu de temps, quand elle jouait dans les rues de Karad et rêvait de paix à chaque fois qu'elle voyait ses frères partir à la guerre.
Elle était partie maintenant elle aussi. Son monde avait changé et tout n'était pas aussi manichéen qu'elle avait voulu le croire. Des larmes se formèrent sur ses joues, mais il fallait les retenir, l'heure de pleurer Tyr n'était pas encore venue.
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