Une naine pas comme les autres
#2
~ Chapitre I : Une fille de joie pas si joyeuse que ça ~

- Va t'laver morue ! Un client t'attend ...

Alors que les derniers rayons du soleil se couchaient, Merc'dhes quant à elle venait de se lever. Dormir le jour et travailler la nuit, tel était son quotidien. Et quel travail. Ses formes plus qu'avantageuses avaient poussé le dragon qu'elle avait pour mère adoptive à la lancer dans la prostitution. C'est ainsi qu'elle passait de longues nuits à arpenter les rues sombres de la capitale, attirant la convoitise de nombreux gueux ...

Mais aujourd'hui, c'était différent. Un riche client s'était entiché d'elle et de sa poitrine avantageuse. Déjà trois jour qu'il la lui palpait dans tous les sens et de toutes les manières possibles. Elle n'en pouvait plus.

Sa vie, elle ne l'avait pas choisi, elle savait juste qu'un jour, elle ferait payer à Nauri, sa « mère » adoptive ce qu'elle lui faisait endurer. Et aujourd'hui, sa haine était telle qu'elle ne pouvait plus voir en peinture ce riche client non plus.


- J'arrive ...

Elle descendit dans la pièce principale de la bicoque dans laquelle on l'obligeait à dormir dans l'appareil le plus simple : un pagne noué autour de sa taille, cachant à peine sa nudité. Catin elle l'était bel et bien, et c'était comme une catin qu'elle s'habillait.

Dans l'embrasure de la porte, se tenait son client. Sans doute le nain le plus moche qu'elle avait vu ; bossu, louchant, un bec de lièvre et plus petit que la moyenne de surcroit. Malheureusement pour elle, ce nain était riche ... un héritage apparemment ... et c'était elle qu'il voulait.


- Dis fraan à monsieur Merc'dhec ... et soit gracieuse pour changer !
- Salut le moche ...

Nauri la gifla si violemment qu'un mince filet de sang apparu au coin des lèvres de Merc'dhes.


- Veuillez m'excuser maître nain, bien heureusement ce n'est pas le sang de mon sang mais seulement une bâtarde !
- Fe n'est pas grave ma bonne dame ... V'aime trop les grâfes de fette perfonne pour m'offusquer de fi peu.

Depuis sa naissance, elle ne connaissait que ce refrain. Elle était dégoûtée de sa situation, mais ne pouvait rien y faire. Découragée, elle se laissa donc emmener par l'ignoble petit nain.

Après de nombreux détours, ils sortirent des quartiers pauvres. Le nain avait voulu, pour la première fois, l'emmener chez lui pour régler ses « petites affaires ». Au détour d'une rue, ils empruntèrent une porte, un escalier les mena au deuxième étage d'une maison ornée de nombreux objets dorés ou encore décorés de pierres précieuses.

Le regard morne qu'elle posait sur tout cela s'éclaira soudain. C'était la première fois qu'on la sortait de ses rues pauvres et sombres. Elle se rendit tout à coup compte que, pas si loin que ça, il existait des richesses dont elle ne soupçonnait même pas l'existence. Cette découverte réveilla en elle un feu qu'elle trouva réconfortant. Et si tout n'était pas si noir que ça …

Alors qu'il la poussait dans une chambre au lit à baldaquin, une étincelle s'alluma quelque part en elle.

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