07-03-2012, 22:49:13
Le visage dissimulé pas sa capuche vert sombre, un rôdeur s'avança sur la place, se faufilant lentement entre les badauds, qui s'écartaient sitôt l'emblème visible dans son dos : une dague blanche de laquelle s'écoulait une gouttelette rouge, l'ensemble assez élimé.
Un grand arc blanc dépassait dans son dos, la corde enlevée de ses encoches.
La luminosité sembla baisser subrepticement tandis que les bruissements de la foule se tarrissaient rapidement.
Après quelques secondes qui parurent durer des heures, d'une voix faible mais parfaitement audible de tous, il prît la parole, les mains gantées devant lui, légèrement écartées paumes vers l'avant :
"Frères, êtes-vous donc tous aveugles ?
Ne voyez vous pas vos ennemis entre vos murs, venus demander leur tribut ?
Que vous faut-il pour comprendre que tous ceux qui ne comptent pas les mêmes valeurs que nous entendent s'imposer là où bon leur semble ?
Que seules leurs lois ont valeur de droit dans la définition du Bien ou du Mal ?
Un centaure qui décapite les voix de nos ancêtres alors que les plaines regorgent de places et les bois ne comptent plus les clairières où fonder leurs familles ... et dès qu'un Elfe s'en défend, c'est un assassin...
Un Nain qui s'octroie seul le droit de cueillir ce que notre Mère nous octroie à tous ... et dès qu'une Elfe croit défendre la Nature avec la trop grande vigueur de sa jeunesse, elle se voit bannie.
Nos cousins même, aux portes de nos villes, menaçants et punis pour leur imprudence voient les nôtres s'éparpiller et s'opposer... n'était-ce pas d'ailleurs cela qu'ils cherchaient ?
Êtes-vous donc tous devenus faibles et oisifs au point de vous cacher derrière un idéalisme gentillet qui ne prône tout sauf ce que la nature avait mis si longtemps à nous apprendre avec respect : la survie, la vie, la symbiose avec notre environnement ?
Devons-nous plier le genou pour entendre de jolies ballades sur les harpes de nos frères tandis que nous leur servons notre vin ?
Devons nous nous grimer pour disparaître aux yeux des fiers centaures qui voudraient nous voir aller là où leurs sabots ne peuvent les mener ?
Devons-nous nous écarter de nos bois parceque ces vils Nains s'accomodent fort bien des champignons qui poussent autrement que sous la terre et qu'ils se réservent pour eux seuls ?
Est-ce là votre version de la Liberté ?
Nos ancêtres n'ont pas uni leurs voix aux arbres qui nous entourent pour voir leurs enfants soumis à tous ceux qu'ils ont fui.
Assez ! plus de fuite, plus de cachette, plus de soumission !
Aucun des nôtres n'est-il jamais tombé sous leurs coups de hache, de pique ou perçé de leurs traits ?
Avons-nous crié vengeance ? Avons-nous incité à la haine ?
Je ne vois dans nos actes que volonté de préserver nos valeurs si chèrement acquises, rien qui ne soit un crime.
Quiconque tentera d'approcher de nos villages se verra pris en chasse sans avis, quelle que soit sa race et qui que ce soit qui les accompagne.
J'en fais le serment pour le Conclave des Ombres.
Libre à ceux qui ne sont pas nés entre ces arbres et qui ont pris la parole ici de quitter vivement les lieux.
Libre aussi à ceux qui partagent leurs valeurs de les rejoindre sans délai, quelle que soit leur taille ou le nombre de leurs jambes.
Au-delà de trois lunes, ils seront pourchassés."
Dans un silence lourd et pesant, le rôdeur tourna sa capuche alentours.
Aucun ne défia son regard, même si certains ne baissèrent pas la tête.
En queques secondes, la place est comme libérée et se couvre de murmures.
La luminosité donne l'impression de croitre d'un seul coup, comme si un nuage levait sa punition au soleil.
Sans laisser de trace, les Ombres ont quitté les lieux.
Un grand arc blanc dépassait dans son dos, la corde enlevée de ses encoches.
La luminosité sembla baisser subrepticement tandis que les bruissements de la foule se tarrissaient rapidement.
Après quelques secondes qui parurent durer des heures, d'une voix faible mais parfaitement audible de tous, il prît la parole, les mains gantées devant lui, légèrement écartées paumes vers l'avant :
"Frères, êtes-vous donc tous aveugles ?
Ne voyez vous pas vos ennemis entre vos murs, venus demander leur tribut ?
Que vous faut-il pour comprendre que tous ceux qui ne comptent pas les mêmes valeurs que nous entendent s'imposer là où bon leur semble ?
Que seules leurs lois ont valeur de droit dans la définition du Bien ou du Mal ?
Un centaure qui décapite les voix de nos ancêtres alors que les plaines regorgent de places et les bois ne comptent plus les clairières où fonder leurs familles ... et dès qu'un Elfe s'en défend, c'est un assassin...
Un Nain qui s'octroie seul le droit de cueillir ce que notre Mère nous octroie à tous ... et dès qu'une Elfe croit défendre la Nature avec la trop grande vigueur de sa jeunesse, elle se voit bannie.
Nos cousins même, aux portes de nos villes, menaçants et punis pour leur imprudence voient les nôtres s'éparpiller et s'opposer... n'était-ce pas d'ailleurs cela qu'ils cherchaient ?
Êtes-vous donc tous devenus faibles et oisifs au point de vous cacher derrière un idéalisme gentillet qui ne prône tout sauf ce que la nature avait mis si longtemps à nous apprendre avec respect : la survie, la vie, la symbiose avec notre environnement ?
Devons-nous plier le genou pour entendre de jolies ballades sur les harpes de nos frères tandis que nous leur servons notre vin ?
Devons nous nous grimer pour disparaître aux yeux des fiers centaures qui voudraient nous voir aller là où leurs sabots ne peuvent les mener ?
Devons-nous nous écarter de nos bois parceque ces vils Nains s'accomodent fort bien des champignons qui poussent autrement que sous la terre et qu'ils se réservent pour eux seuls ?
Est-ce là votre version de la Liberté ?
Nos ancêtres n'ont pas uni leurs voix aux arbres qui nous entourent pour voir leurs enfants soumis à tous ceux qu'ils ont fui.
Assez ! plus de fuite, plus de cachette, plus de soumission !
Aucun des nôtres n'est-il jamais tombé sous leurs coups de hache, de pique ou perçé de leurs traits ?
Avons-nous crié vengeance ? Avons-nous incité à la haine ?
Je ne vois dans nos actes que volonté de préserver nos valeurs si chèrement acquises, rien qui ne soit un crime.
Quiconque tentera d'approcher de nos villages se verra pris en chasse sans avis, quelle que soit sa race et qui que ce soit qui les accompagne.
J'en fais le serment pour le Conclave des Ombres.
Libre à ceux qui ne sont pas nés entre ces arbres et qui ont pris la parole ici de quitter vivement les lieux.
Libre aussi à ceux qui partagent leurs valeurs de les rejoindre sans délai, quelle que soit leur taille ou le nombre de leurs jambes.
Au-delà de trois lunes, ils seront pourchassés."
Dans un silence lourd et pesant, le rôdeur tourna sa capuche alentours.
Aucun ne défia son regard, même si certains ne baissèrent pas la tête.
En queques secondes, la place est comme libérée et se couvre de murmures.
La luminosité donne l'impression de croitre d'un seul coup, comme si un nuage levait sa punition au soleil.
Sans laisser de trace, les Ombres ont quitté les lieux.