La guerre appelle le sang
#1
La guerre est enfin ouverte. Décidée depuis la fête de l'amitié, son officialisation annonce des combats d'ampleur et nombreux. Les rivières d'un sang délicieux couleront et la viande fraiche sera servie à satiété. Un événement sombre pour tous ces peuples qui compteront leurs morts par milliers, le temps de la souffrance commence et dureras des mois, des années peut être des décennies. Et pourtant, mon sang bout dans veines, l'excitation fait trembler chacun de mes muscles à cette idée, la joie emplie mon coeur. Le grand festin commence !


Le vent souffle sur la plaine, cette plaine si plate et répétitive. Je n'aime pas un terrain aussi découvert, je ne m'y sens pas en sécurité, n'importe qui peut fondre sur vous en quelque instants. Il y a bien la chaleur du soleil mais aujourd'hui est un jour froid. Les nuages sombres emplissent l'intégralité du ciel tel une annonce du sang à couler.


J'ai rejoint le reste de la camarilla, Malthael et Yummi ont était agressés et reçcu des blessures plus ou moins graves. Des frères de Korri et des frères du désert sont présent, assemblés pour riposter.


Une cible a été repérée. Le message passe dans les rangs, il faudra agir vite et en groupe. Les secondes s'égrainent en attendant que l'assaut ne soit donné. Ils restent quelques instants à attendre de plus quand Quoth s'avance et que des éclairs fusent de ses mains pâles. Sans réfléchir plus longtemps je fonce, Ragold sur les talons. Deux frappes plus tard, et le corps s'effondre. Une elfe, jeune peut être, pourvu de deux oreilles alléchantes. Un nouveau trophée gouteux à s'emparer tandis que la pluie se met à tomber.
Répondre
#2
Les nuages sont sombres, et le vent souffle sur la plaine. Les cheveux ténébreux de la sorcière passent devant ses yeux, comme de longs doigts obscurs. Elle ne bouge pas. Elle est silencieuse, comme la mort. Ses grands yeux bleus observent les alentours, et ses oreilles écoutent au loin les chuchotements des hommes, et les gémissements plaintifs des esprits.

Finalement, alors qu'elle est statique depuis plusieurs minutes maintenant – presque des heures, on annonce une proie en approche. C'est Fandor qui relaye l'information, et finalement, on attend. Silence dans les rangs.
Qui osera s'approcher ? On ne veut pas de prisonnier de ce côté du territoire. On ne veut rien, seulement du sang, pour venger les morts et les blessés.
Elle, elle ne veut rien venger, car rien ne lui tient vraiment à cœur.

Cependant, une chose aiguise son esprit et la remplit de fureur. Depuis plusieurs jours.
Quelque chose de tout petit, d'insignifiant… un tout petit agacement.

Yummi est tombée il y a peu.
Une sylvaine au nom ridicule de « Moka » et le Champion centaure (bien que ramasse-miette qu'il fut, on aurait pu le comparer à un corbeau – encore que c'aurait été une insulte à Quoth, à Vezin, ou à tout autre charognard de Korri) ont eu raison d'elle, à coup de masse, et de quelques flèches.
Quoth ne tient pas vraiment à Yummi ; mais il faut bien l'avouer, elle considère Yummi comme sienne, comme sa « chose », et elle n'aime pas vraiment que l'on fasse du mal à « sa chose ».
Il n'y a qu'elle qui a le droit de l'abîmer, de la maltraiter, ou pire encore, de la frapper jusqu'à que l'inconscience gagne la gamine. Il n'y a qu'elle. Ce qu'ils ont fait, à savoir outrepasser ce droit sans son accord, sans son avis, elle ne le pardonnera pas.

Alors c'est sur un pas léger comme le vent que la chamane avance. Son regard est perçant, d'un bleu électrique. Ses mains, petit à petit qu'elle s'approche de la proie repérée, se mettent à scintiller. Des éclairs bleutés enrobent sa peau, et bientôt, les arcs ne sont plus que des éclairs brûlants prêts à fondre sur un homme pris pour cible.
Cet homme, cette cible, c'est une elfe sylvaine.

Elle est là, au mauvais endroit, au mauvais moment.
Alors Quoth la Corbic lève la main, et sur elle, elle fait s'abattre un déluge d'éclair qui la transperce et la saisisse. C'est d'un magnifique bleu céruléen, aussi foudroyant que terrible. Ça fait un bruit d'enfer, comme mille corbeaux qui s'envoleraient en croassant. Quand ça s'arrête, le silence ; et un gémissement blessé.
Shraleith prends finalement la relève et finit de saccager le corps de la jeune femme alors que celle-qui-enchaîne-les-esprits reprends son souffle, silencieuse, lointaine.
Le corps tombe, lourdement sur le sol. L'œuvre est faite.

Elle est joyeuse soudain ; un sourire fend sa pâle face. Elle est vilaine et odieuse à la fois, mais cela la sied bien. Cela la siéra encore mieux quand cette plaine ne sera plus verte mais rouge sang.
Répondre
#3
Tandis que le sang chaud coule dans ma gorge, l'oreille droite déchirée reste dans ma main, ruisselante d'un sang rouge. Un trophée sanglant pour le vainqueur d'un affrontement tout aussi sanglant. Je collecte les trophées par habitude, sans jamais y accorder un regard, je les range quelque part pour ne jamais les en ressortir. C'est si futile en fait mais la guerre n'est-elle pas pleine de futilité, ou même faites pour des futilités.

Je mords le bout de l'oreille, ce n'est que du cartilage. Dur sous la dent, sans aucun gout. Les oreilles d'elfes sont faites pour servir de trophée. Celle-ci n'est que la première, d'autre rejoindront accompagnée par celle des centaures. Je pourrais en faire quelques choses, un collier serait trop classique, une cape trop long. Peut-être les rajoutées à mon bracelet.
Répondre
#4
C'est la guerre... la vraie, qui commence.

L'échec des négociations pour échanger le prisonnier contre l'arme des centaures va leur couter bien plus cher que la perte de la masse.
A force d'attiser la haine dans la coeur de nos deux peuples, les sylvains et centaures finissent par récolter ce qu'ils ont semé. Hélions et Sithis sont à présent soudés dans le but de se venger et malheur à qui croisera leur route.

Déjà trois des leur viennent de tomber sous les assauts de notre groupe mais nous somme loin de nous sentir rassasié... nos éclaireur continuent d'indiquer de nouvelles cibles, aucune ne semblant consciente de ce qui s'apprête à se passer.
L'invictus vient d'en repérer deux autres, deux archers ne comprenant pas le danger que nous representons. Sans guère de prudence j'attaque le plus proche, en un seul sort le voilà déjà grimaçant de douleur... et dire qu'un coup pareil aurait à peine égratigner un centaure.
Il est incroyable de voir à quel point ces sylvains ne savent pas résister aux coups...n'ont ils jamais connu de combat pour négliger ainsi leur défense?

Je fini par terrasser le premier archer, j'ai pu le mettre à terre seul alors que je ne bénéficiais d'aucun support magique.
L'armée sylvaine est incroyablement fragile, sans doute ne doivent ils leur salut que par leur capacité à se cacher dans les bois. Je comprend à présent leur envie de récupérer l'arme du champion centaure, ils ont besoin de se faire bien voir pour garder la protection de leur alliés. Ces petits combats éclair montrent bien que seul les centaures sont dangereux.

Tandis que je reprend mon souffle suite à mes attaque, un membre de l'invictus fonce vers le deuxième archer restant. A peine le temps de cligner des yeux que celui s'écroule à son tour.


Tellement fragile.
Répondre
#5
Les plaines ensanglantées

Voilà quelques jours à peine, Miraak marchait avec le cortège funèbre de Thufir Jabbar et son fidèle ami et conseiller Malik. L'atmosphère était alors lourde, des gens pleuraient sur le passage du convoi. Le Cheikh' était respecté par tous de Babylios à Jada, tandis que le conseiller était aimé du peuple.
Mais même alors, un sentiment dominait déjà tous les cœurs : la colère. Ces deux grands hommes étaient partis trop tôt, leur heure n'était pas encore venue.

Miraak ne faisait pas exemption. Tout au long du cortège, il n'avait pas lâché la poignet de son cimeterre. Et si tôt les discours et discussions officielles terminées, il prit seulement le temps de rappeler les membres de sa guilde dispersés avant de se diriger vers le nord.

Il était parti vite, sans objectif clair, sans idée précise de ce qu'il allait rechercher. Pourtant alors qu'il avançait dans le désert il croisait d'autres combattants mus par le même élan que le sien. Alors qu'il traversait la Loreline, il marchait au milieu de ces combattants. Et alors qu'il traversait les plaines, il marchait dans le sang de leurs ennemis.

On ne récolte que ce que l'on sème. Les Hommes-bêtes et les hélions n'avaient jamais voulu créer une armée de conquête, une armée de destruction. Mais leurs ennemis s'en étaient chargé pour eux. Et désormais, rien n'arrêterait plus leur marche.
Répondre
#6
Jus de Baies.

L'annonce officielle nous était parvenue sans que nous ne doutions un instant de son contenu. Nous n'avions rien lâché depuis cet instant ou tout a basculé véritablement. Comment aurions nous pu, leur odeur infectait encore les lieux, traçant le chemin vers un camps de bataille naturellement préparé pour accueillir nos rancœurs, notre sueur, le sang et leurs pleurs.

Sûr que chacun présent sur cette plaine, indifférents de son origine, aucun ne pouvait vraiment dire depuis combien de temps nous traquions, prenant position de cette zone à la parfaite croisée de nos capitales. Ce monde était assez vaste pour en oublier le grand nord et les grand ouest.
Pelethor, la Grande Korri et Salith bordaient nos querelles. Et du haut de sa Tour, à la meilleure des places, nul doute qu'un mage ermite comptait les points.

Nous ne comptions pas les jours, mais nos victimes nous tenaient un rythme.

Nous tenions bon. Nous avancions même. Les temps d'arrêt étaient rares. Les temps d'arrêt servaient à honorer ceux des nôtres qui étaient ramenés à leur temple. Rares. Le moral restait haut, et chacun s'efforçait de ne pas se laisser submerger par trop de confiance.

Et lorsque le calme était, chacun veillait à ses occupations. Pour le petit ourson, c'était la cueillette. De précieuses baies, dont la moitié n'atteignait jamais sa besace. Le poil rouge, un rouge qui gouttait encore quelques temps après. Du jus de baies.
Répondre
#7
La forêt de Pelethor est probablement l'une des plus dangereuses du continent. Entrelacs d'arbres tordus et de branches emmêlés, peuplée de créatures mystérieuses, habitée par des phénomènes magiques incompris, la mort ou la perdition n'est jamais loin pour les imprudents.
Mais, malgré ces désagréments, la forêt avait un avantage : le silence. Avait, car depuis peu, des hordes d'hélions et de bêtes souillaient son sol millénaire et sacré.

Ceux-ci se montraient de plus en plus hardis. Ils avaient sauvagement agressé l'enchanteur Nomin qui, malgré sa science et son expertise du combat, ne pût résister à un tel acharnement, et leur fureur s'était par la suite reportée sur Pelytna.

Les hélions, aveuglés par la bêtise, pensaient les elfes faibles et fragiles. Mais certains semblaient toutefois plus résistants que d'autres et, malgré leur nombre, ils ne parvinrent pas à faire plier la guerrière, dont le talent et l'adresse les mettaient à rude épreuve. Pelytna rompit le combat, qui était vain, et entreprit un redéploiement stratégique. Elle disparut dans les profondeurs de Pelethor, mais ne manqua pas, avant ceci, de laisser à disposition de ses ennemis un pur produit du terroir local : un seled.

Ses adversaires, toutefois, frustrés de la voir partir, tentèrent une dernière fois de venir à bout de la maitre lames par quelques flèches, mais désormais au cœur de la forêt, et aidée par ses amis druides, la tâche serait bien moins aisée.
Après cela, Pelytna crût un instant que les hélions avaient suivi la voie de la sagesse, et avaient cessé le combat, mais elle se trompait.
Un humain, grotesque au possible, entreprit de la suivre, et, le plus maladroitement du monde, tenta de faire un sort à l'elfe. Chose qu'il avait déjà tenté de faire, si ces souvenirs étaient juste, sans succès également. L'hélion en question était vêtu de métal de la tête au pied, et en une brève pensée, Pelytna se demanda si tout cet attirail lui servait à résister à ses ennemis, ou bien à réduire les risques de blessure sur lui-même en cas de geste maladroit.

Qu'importe, l'hélion avait réussi à la suivre sous les arbres, ce qui était déjà un exploit, mais désormais, il devra composer avec son pire ennemi : la forêt.
Répondre
#8
Malgré la résistance héroïque du peuple de la forêt, les hélions, aidés des sortilèges sataniques des hommes-bêtes, et ces derniers eux-même, engeances démoniaques des holdars, progressaient à grande vitesse dans la forêt sacrée. Les elfes courageux ne purent que se replier sur Mithriath, les téméraires furent vaincus.

Pelytna, débordée de toutes parts par la fureur et la barbarie, ignora la boite de fer qui lui faisait face, et récolta les quelques gentianes à proximité, de si belles fleurs qu'elles ne sauraient être piétinées par des impies. Puis, se glissant entre les arbres, elle disparut de la vue de ses ennemis, et partit en direction de la cité des elfes, dernier refuge de la civilisation dans cette région d'Ecridel.
Pourvu qu'elle tienne.
Répondre
#9
Personne en ce monde n'avait assez de valeur pour s'attaquer à Eldalotë seul. Personne en ce monde n'avait assez d'honneur pour s'attaque à elle de face.
Surtout pas chez les Invictus, la guilde regroupant les êtres les plus froids et calculateurs d'Ecridel et pour qui guerre rime avec bonheur de tuer et festin de sang. La seule possibilité que de tels être puissent vivre en ce monde justifiée sa destruction totale.

La guerrière repartit en exode au plus profond de la forêt, attendant que ce monde s'écroule et espérant que les Invictus mourraient tous putréfiés par les corps pourris de leurs victimes.
Répondre
#10
Les hommes bêtes crurent d'abord être menés par le lion. Ils furent finalement menés par le lièvre. Ils avaient cru pouvoir souiller le sol de la forêt de Pelethor sans conséquences. Leur fourvoiement était désormais assuré. La contre-attaque, menée par les centaures sous l'égide de la divine Aletheria, fut sanglante.
Bien que surpassant leurs adversaires par l'effectif, les impies tombèrent en nombre. Ceux qui avaient osés attenter aux jours éternels des immortels furent punis dans le sang. D'autres subirent également le courroux de La Sylve, pour leur complicité, ou leurs crimes passés. Ainsi, la princesse du mal, chef de file de la corruption démoniaque des hommes-bêtes, fut vaincue, de même que nombre de ses acolytes.

Mais cela n'avait guère d'importance. La divine volonté d'Hallista s'était exprimé, dans une éloquence des plus frappantes. Désormais, les hommes fuyaient. Qu'on les appelle bêtes ou non, cela n'avait guère d'importance, car aux yeux des elfes et de leur sagesse infinie, les facultés cognitives des uns et des autres étaient similaires, et bien peu louables. La Forêt était désormais repue. Mais ses habitants ne l'étaient pas. Et leur colère était froide et implacable. Bientôt des hordes d'elfes et de centaures fondraient sur les hérétiques afin de leur exposer leur manque de clairvoyance.

Et les elfes, du haut de leurs millénaires, savaient, au fond d'eux-mêmes, que s'ils voulaient la mort de leurs ennemis, il leur suffisait d'attendre.
Mais ils n'attendraient pas.

Pelytna, sous la bénédiction des plus talentueux druides d'Ecridel et sertie d'écorce de chêne, s'avança dans la plaine.
Répondre
#11
"Reviens quand tu seras plus résistante."

Tels avaient été les mots de la bête, après avoir chargé Pelytna. Elle avait, encore une fois, tenté de rayer l'armure de la maître-lames, sans succès. Alors oui, l'elfe saignait, un peu, et c'est sans doute ceci qui avait permis à son adversaire de lancer cette diatribe provocatrice, mais cela n'était rien de grave.

Seulement voilà, la guerrière était habitée par cet esprit que certains appellent prudence, et d'autres couardise, et quoiqu'il en soit, ce n'était pas elle qui irait se jeter dans les crocs du Mal en toute conscience. L'animal ne le savait peut-être pas, ce fut à ses dépends. Car en l'occurrence, Pelytna était bien entourée. A sa gauche, Aegon, le champion d'Aletheria. A sa droite, Nomin, l'un des plus grands enchanteurs de ces temps. Et derrière elle, Moka, dite Trois-flèches, car elle n'avait jamais besoin de plus pour abattre ses ennemis.

Mais la bête n'eut pas le temps de réfléchir à tout cela, car alors que la magie démoniaque qui l'habitait fut annulée par le susnommé enchanteur, l'elfe chargea.
"Meurs, démon !" hurla-t-elle avant de fondre sur l'ennemi. Deux traits accompagnèrent sa lancée. Suivit l'enchaînement, imparable, de la maître-lames, qui traça des plaies profondes sur son adversaire. C'est à peine si elle entendit la troisième flèche vrombir à quelques centimètres d'elle.

Désormais, devant l'immortelle, le ciel était clair, et la plaine déserte. Elle aurait aimé pouvoir lui retourner ses bons mots. Pouvoir lui dire : "Reviens quand tu seras plus résistant"
Seulement voilà, les mots sont si longs, et son interlocuteur fut si bref, qu'elle n'en eu pas le temps. Elle n'avait plus personne à qui répondre, alors à quoi bon ? Son fin sourire, alors qu'elle rangeait son épée, illustrait le fond de sa pensée.
Répondre
#12
Plusieurs jours s'étaient écoulés, les Hommes-bêtes et Hélions avaient étaient repoussé par les robustes centaures et agiles elfes. Mais à leur tour ceux là même reculaient avec pertes et fracas face à la ruse du peuple du désert et à la fureur des bêtes des forets.

Petit à petit la bataille tourne en faveur de ces derniers et bientôt pour les peuples orientaux à lieu une débandade pour certains alors que d'autres réussissent à mettre en place une frénétique retraite.

Désintéressé de la tournure sanglante et à sens unique que prennent les événements, le jeune homme-bête hirsute s'éloigne du champs de bataille il aperçoit une silhouette lointaine.
Une silhouette élancée et fine tout caparaçonnée et qui se semble elle aussi s'éloigner du fracas des armes. Surement une guerrière hélionne se dit-il

Heureux de voir qu'il n'est pas le seul à ne pas trouver son compte dans ces combats Dhos l'apostrophe.


- Hé salut voisine!

L'inconnue se tourne vers lui et d'un coup il trébuche de surprise, s'étalant de tout son long.
Est ce qu'il avait bien vu des oreilles pointues?
Des oreilles pointues qui sortaient d'une longue chevelure châtain.

En se relevant il reconnait la guerrière qui, avec les survivants de son groupe, avait franchie la ligne des Homme-bêtes la veille.
C'est pas possible d'être aussi peu attentif au point de confondre une elfe et une humaine se reproche-t-il.

- Chaude journée hein? Ça doit demander bien des efforts de courir avec tous cet équipement. Si j'étais vous j'irai au Nord, il fait bien plus frais par là bas.
Répondre
#13
L'homme l'avait prise pour une hélionne. Vue de dos, l'erreur pouvait être pardonnable. La chevelure de feu de la guerrière, rassemblée en un complexe chignon afin de ne pas gêner ses mouvements, avait tout d'une coiffure hélionne, bien qu'elle fut réalisée avec bien plus de dextérité et de talent que n'aurait pu le faire bien des experts de Babylios.
Mais lorsque, sous le coup d'une apostrophe grossière caractéristique des peuples de peu de mœurs et de manières, Pelytna se retourna, l'animal put constater toute l'étendue de son erreur.
Lui, qui s'attendait à voir une hélionne, quelqu'un qu'il pourrait considérer comme une amie, malgré ses trahisons, sa vilenie, son absence d'éthique et de morale, prête à toutes les bassesses et les duperies de ce monde, sauvegardant un bosquet, projetant l'anéantissement d'une forêt, pour qui la fin justifie les moyens.
Lui, qui s'attendait à voir une hélionne, cet être grossier et disgracieux, au front proéminent, aux yeux vairons et asymétriques, aux sourcils épais qui ont l'audace de surplomber un nez crochu, boutonneux, parfois brisé suite à une rixe, fréquentes dans ces bas-lieux où elle a vu le jour et a grandi.
Lui, qui s'attendait à voir une hélionne, il la vit, elle.
Et il en tomba à la renverse.

L'elfe laisse s'échapper un vivace et très discret sourire. La réaction de l'impoli ne la surprend pas, car elle sait que, dans ce milieu de laideur et d'insalubrité où il évolue, la beauté est inconnue. Et pour la première fois il vient de faire connaissance avec elle : il a vu une elfe.
Elle a des traits fins et gracieux, des oreilles délicates se terminant élégamment par une fine pointe caractéristique des elfes, un tendre menton dominé par deux lèvres rosées, un nez harmonieux et des sourcils fins et doux, le tout parfaitement proportionné.
Mais ce qu'il remarque par dessus-tout, ce sont ses yeux, verts, profonds, dans lesquels l'homme peut voir toute la sagesse et le savoir des elfes. Seuls ses yeux peuvent révéler l'âge d'un elfe, et la bête n'a aucune expertise en la matière qui lui permettrait de donner une estimation précise. En s'abîmant dans les profondeurs insondables de ses iris, il réalise toutefois que la guerrière est âgée, bien plus que le plus vénérable des vieillards de son peuple, qui passerait à ses cotés pour un jeune loup.

L'importun, qui a trouvé la force de se relever, semble vouloir poursuivre le dialogue. Il lui parle.
La maître-lames le regarde. Son épée est tirée. A ce moment, l'animal réalise que le sourire est depuis longtemps disparu, et il pourrait presque ressentir la haine de la guerrière à son encontre. Il sent que ses lèvres sont prêtes à bouger, que les mots sortiront bientôt, et il se doute que cela ne lui plaira guère.
Mais il n'en est rien. L'elfe reste silencieuse. Puis elle part, laissant là le bavard.
Répondre
#14
- Hé bin ça n'est pas passé loin cette fois ci, heureusement qu'elle était si pressée sinon c'est moi qui y passait.

Tout en marmonnant il reprend sa route à la suite de l'elfe sans pour autant la rattraper. Trop rapide et avec trop d'avance elle a disparu.

- Dommage, il y aurait surement eu une bonne histoire à raconter de tout ça.

Dans son dos il entends au loin le bruit des chasseurs rattrapant finalement leur autre proie acculée dos à la rivière.

La mise à mort va pouvoir commencer.
Répondre
#15
Alors qu'il s'éloignait des pénibles et héroïques derniers instants de résistance de l'inconnu il aperçut à nouveau au loin l'elfe qui l'avait distancé.
Profitant de quelques instants de repos elle avait réussi à se camoufler à l'aide de branchages. Sans un léger bruissement du taillis lors d'absence de vent le guérisseur serait passé à côté sans rien voir.
Alors qu'il se demande quoi faire de cette nouvelle opportunité, partagé entre l'envie de nouer un contact et de ne pas risqué sa vie inutilement, un projectile file depuis la foret pour atteindre de plein fouet la guerrière.

La voilà empêtrée dans les rets d'un filet suivit bientôt d'un deuxième, surement histoire de faire bonne figure. De la frondaison provient un étrange hululement de satisfaction.
Krysa' le chasseur a trouvé sa proie.

A partir de cet instant tous se passe très vite Selim et d'autres poursuivants portés par différentes magies surgissent comme portés par les vents et entourent la prisonnière.
La chasse va s'arrêter là, la curée va être lancée et l'elfe va succomber.
Une mise à mort sauvage et sans pitié à n'en pas douter.


- Rien de bien différent de ce qu'ils doivent s'imaginer de nous autres.

Mais peut être que cette fois une main se tendra, une main qui se dirige vers Pelytna et qui incante l'un des souvenirs les plus désagréable que le guérisseur ai connu. Se focalisant sur la pire punition que sa divinité lui ai infligé il invoque la puissance du dédain que la Vie Incarnée a pu avoir pour les agissements de ses représentants en Ecridel.
La décharge d'énergie fuse vers l'elfe et perce ses défenses magiques, l'atteignant de plein fouet. Une légère fatigue l'envahit, ses blessures s'aggravent mais la libérant d'une partie des effets néfastes accumulés sur elle.


Le guérisseur soupire.
- J'espère que je n'ai pas fait une belle connerie.
Répondre
#16
La dernière semaine avait été éprouvante. Ils avaient avancé sur leurs adversaires, sans se soucier d'un objectif particulier. Allant là où ils trouvaient l'ennemi et un peu de résistance... Finissant aux portes de Mitriath. Quelques échanges d'armes plus tard, les elfes étaient même repoussés jusque dans leur citée, eux et leur maudite arrogance faisaient un peu moins les fiers.

Et puis un message arriva. Des centaures arrivaient sur leurs arrières. Des centaures connus. Entendant citer les noms d'Almeria et Adraste combattant côte à côte, le sang de Miraak ne fit qu'un tour. Devaient-ils donc prendre cela comme une reconnaissance par les autorités centaures des actes de cette Adraste de Sid'Alteh ?
En attendant, il s'agissait de se concentrer sur la situation. Les rangs de la troupe des hélions et homme-bêtes étaient dispersés. La traque de cibles n'était pas l'avancée d'une armée sur un objectif précis, ils n'étaient pas en ordre de bataille et s'opposer à une troupe organisée arrivant sur leurs arrières promettait d'être compliqué.

La suite lui donna raison et rapidement ceux qui trainaient à l'arrière du groupes furent défaits. Quelques combattants de renoms, qui avaient foncé pour leur venir en aide, furent vaincus à leur tour par manque de soutien. Brutale erreur. Miraak conforta alors les appels au repli organisé prêché par le chef de guerre des Hommes-bêtes, Eldricht. Le champion hélion appela à se regrouper autour de la vieille tour au cœur des plaines.
Mais le cœur de beaucoup de ses compagnons, à cet instant, était trop remplis de rage pour se contenter d'un repli. Et ils tardèrent à se mouvoir. C'est ainsi que Miraak arriva quelques jours plus tard aux abords de l'avant-poste de Gario avec seulement le tiers des combattants qui s'étaient réunis dans les environs une semaine auparavant. Et des ennemis sur les talons qui campaient juste de l'autre côté de la Loreline.

Quelques jours plus tard un groupe de hélions et d'homme-bêtes s'était réunis à Gario, prêt à défendre l'avant-poste, tandis qu'un autre de taille plus modérée se regroupait à l'ouest des plaines. Mais l'assaut des elfes et centaures auxquels la majorité s'attendaient ne venait pas. Des elfes se regroupaient sur l'autre rive, sans oser faire plus que tremper leurs pieds dans les eaux du fleuve.
Finalement Miraak prit le risque d'avancer pour tester la réaction de leurs adversaires. Il eut alors la surprises de ne se retrouver confrontés presque qu'à des elfes. Les grands assassins centaures avaient visiblement déguerpis si tôt le sang facile à faire couler épuisé. Le champion hélion tint bon face aux assauts combinés des elfes, ils n'étaient pas de taille à le faire trébucher. Leur vies éternelle et leur soit disant grande sagesse ne leur confiait pas une force surnaturelle... D'un cri de guerre, Miraak appela ses camarades de Gario. Un faucon s'envolait à la rencontre des combattants sur le flanc ouest. La contre-attaque était lancée, et il ne fallut pas longtemps pour voir les elfes battre en retraite sans demander leur reste.

Les proies n'étaient pas devenus chasseurs bien longtemps.
Répondre
#17
Le talent et la sagesse de Pelytna sont à la mesure de son âge : immenses.
Hélas, la corruption et le nombre de ses adversaires le sont plus encore. Portés par leur magie démoniaque, les rejetons des Holdars affluent.
L'un arrive à son contact. Emergeant des brumes émises par la potion, sa tête est recouverte d'une grande capuche qui ne permet pas de détailler son visage, sans doute ravagé par la corruption. Il attaque la maitre-lames d'un coup d'épée, et accompagnant son geste par les mots, il salue l'elfe.

Salut beauté, dit-il, flatteur.
L'elfe ne se démonte pas.
"On se découvre devant une dame, malotru."

Mais les brumes se dissipent déjà, et Pelytna, voyant ce qui se terre derrière le guerrier, en est frappée de stupeur. Non, elle ne rêve pas. A quelques pas d'elle à peine, il est là, elle le voit : un seigneur démon. Pas de simples serviteurs, non, un vrai, le mal absolu, une abomination.
Sa tête, d'abord. Percé de deux yeux injectés de sang, énormes, emplis de fureur démoniaque. Sa face est déplumée, de la chair pourrie fait surface. Son bec est d'un aspect si horrifiant qu'elle ne doute pas qu'il puisse empoisonner et tuer un ours par une simple éraflure.
Son corps est maigre, décharné. Là encore les plumes sont chères. Il n'a d'ailes que deux moignons qui percent son dos voûté. Ses pattes sont arqués et tordues, rongées par le mal, et Pelytna croit y voir en quelques endroits l'os à nu. Elles sont si faibles, si maigres, qu'elles ne peuvent soutenir cette horreur que par un artifice maléfique.

Pelytna se détourne du guerrier. Elle charge le malfaisant.

"Arrière, volaille pernicieuse !

Le corps faible et corrompu de son adversaire ne résiste pas aux assauts de l'elfe. Hélas, sa magie démoniaque suffit à le maintenir en vie, et il parvient à s'entourer de sortilèges corrompus pour se prévenir des attaques de la guerrière.


Déjà ses vils serviteurs arrivent pour le protéger. Ils encerclent la guerrière, tentent de la réduire par des diableries. Elle tient bon.
Elle se met sur la défensive, prête à en découdre. L'assaut final est proche. Ils sont tellement qu'elle ne sait où regarder. Finalement, elle choisit celui qui a inauguré. Il est toujours là, dissimulé derrière son capuchon, et elle se demande si, derrière ses bouts de tissus enroulés, il est semblable à l'abomination à ses cotés. Le regard de l'immortelle se pose sur lui, il y reste. Ses 4 autres sens suffiront à l'informer sur la nuée.
Répondre
#18
En ce bas monde, on finit toujours pas croiser plus talentueux que soi. Ou plus intelligent, ce qui était à peu de choses près la même chose dans le vocabulaire Hélion. Mais cette subtilité semblait échapper à Pelytna, et était la raison pour laquelle elle ne s'échapperait pas en ce jour, en dépit de son avance. En la voyant se démener comme une diablesse face au surnombre d'assaillants, Selim ne peut s'empêcher de ressentir un fugace instant de compassion. L'analyse de ses actes était sans appel : sens stratégique inexistant, lucidité altérée et escrime obsolète, le tout saupoudré d'un ego qui a eu des éons pour croître, tel un chêne centenaire. A bien des égards et en dépit de son apparente jeunesse, l'elfe n'était qu'une relique d'un passé dépassé, vouée à l'échec et à la défaite, faute d'aptitude à s'adapter à l'évolution du monde.

Lorsqu'elle croise son regard, Selim ne ploie pas. Fronçant des sourcils, il vrille ses prunelles dans celles de Pelytna, en proie à une intense concentration. Etait-il subjugué par la beauté de son adversaire, au point d'en demeurer immobile ? L'hypothèse était des plus plausibles, mais la réalité était tout autre. Selim avait toujours été troublé par un contact direct du regard avec autrui. Pour une raison qu'il ne s'expliquait pas vraiment, il avait systématiquement l'impression que ceux qui le dévisageaient étaient affligés d'un strabisme quasi imperceptible. Et bien souvent, tandis que les propos de son interlocuteurs passaient au-dessus de lui, il déployait d'intenses efforts d'observation pour déterminer les proportions géométriques exactes de ses pupilles par rapport au reste du visage.

Au bout de quelques instants, il revient à lui, en ayant une fois de plus échoué à avoir une certitude à ce sujet. Décidément, il n'y avait qu'avec Nailah qu'il était en mesure d'avoir une conversation reposante. Poussant un soupir de lassitude, il esquisse un geste à l'attention de Lyanna, l'enjoignant à mettre fin à la misère de l'elfe.
Répondre
#19
Leur premier assaut avait fini par être repoussé, ils avaient essuyé des pertes - lui même avait été gravement blessé.

Mais les blessures des enfants de Korri ne restent jamais longtemps ouvertes. Et les siennes en particulier ? Les traitements auxquelles ses tentatives l'ont exposé ont eu quelques conséquences. Les plaies se referment, mais loin d'êtres lisses et roses, leurs cicatrices sont tordues. La chair prend une couleur grisâtre et malsaine. Il a déjà trop demandé à cette enveloppe physique. Mais son art le maintient en vie malgré tout. Malgré la douleur permanente et la chair qui se déchire d'elle-même, laissant suinter quelque humeur vitreuse. Il a poussé son pouvoir jusque dans ses retranchements, et d'un mot il peut arracher un blessé à une mort certaine. Mais il est trop tard pour lui-même. Cela fait bien longtemps qu'il a commis l'irréparable. La chair à vif sous son masque d'os le lui rappelle à chaque instant.

A peine avait il repris conscience qu'il avait traîné sa carcasse décharnée jusqu'au champ de bataille. Investi par la puissance d'Estalia, ses meurtrissures s'étaient refermées en chemin, malgré la marche forcée qu'il s'imposait et le peu de nourriture qu'il réussissait à avaler dans la nuit, avant de s'accorder un peu de repos. Puis à l'aube, il reprenait la route jusqu'à finalement rallier les combattants qui restaient.

Leur repli avait permis d'étirer les forces ennemies, faisant de leur avant garde une proie facile. Ils étaient tombé. Le petit groupe qui avait tenté de les contourner par le sud ? Il était tombé, fuyant comme les proies qu'ils étaient devenus.

Le sang battait fort dans ses veines. Il le sentait, bouillonnant, parcourir son être, sa pulsations résonnait dans ses tempes. Au centre de la meute, il ne voyait de leurs proies que de lointains mouvements, des cris et le claquement métallique du fer contre l'acier. Mais en lui montait - pour sa plus grande exaltation - un besoin primaire de chasse, un instinct animal de déchirer la chair de ses ennemis.

Et l'occasion était là. La sylvaine était resté imprudemment en avant de son groupe, ou peut être n'avait elle pas reculé assez vite. Elle avait préféré tirer quelques flèches qui ne firent que quelques égratignures au cuir épais du vieux Malthaël. Le Vieux était doué, à sa façon. Peut être avait il su s'arrêter avant de trop épuiser son corps, et renforcé celui ci au lieu d'en faire un poids ? Mais ces considérations étaient lointaines.

Le guérisseur au masque d'os ressentait son propre pouls, brûlant, pulsation entêtante dans l'ensemble de son corps. La soif de sang montait en lui, puissante, enivrante. Sa magie semblait comme animée d'une volonté propre. Il n'avait qu'à ... laisser faire.

Le corps de la sylvaine gisait au sol, dans une marre de sang. Son visage était méconnaissable. Le reste de son corps ... Une horde de bêtes sanguinaires n'auraient pas pu faire pire. Un pantin désarticulé, aux membres arrachés et aux os à nu.

Un festin pour les corbeaux.

Un de plus.
Répondre


Atteindre :